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Cendrillon de l’autre côté du miroir

Chapitre 1

Il était une fois, une princesse que vous connaissez tous : moi. Je me prénomme Ella, mais vous me connaissez sûrement sous le sobriquet que me donnaient jadis mes belles soeurs : Cendrillon. Je me suis faite couronnée il y a de cela trois ans et je vis une vie paisible avec mon prince. Je passe mes journées à boire du thé dans un salon doré couvert de tableaux magnifiques qui semblent tellement vivants que parfois, quand je m’ennuie, j’imagine que les portrait bougent. 

Je participe à des conférences pour décider qui serait le mieux pour faire telle ou telle chose, nommer des gens ou encore élaborer des projets pour rendre la vie meilleure. 

Je commence vraiment à en avoir assez de toutes ces responsabilités qui me sont tombées dessus quand je suis devenue reine. Je voudrais m’évader, partir loin de tout ça au moins pour une journée. Mais je ne peux pas abandonner mon prince. 

Le prince, quel magnifique apollon, toutes les femmes de la cour et du village ne parlent que de sa beauté. Je supporte donc encore une journée, puis deux, puis trois,… Au bout de la deuxième semaine, je n’en peux plus. Après être rentrée dans mes appartements, je décide de partir quand même. Tant pis pour le prince. Je n’en peux plus d’être emprisonnée avec plein de servantes prêtes à mourir pour me protéger. 

Un soir, alors que je suis seule dans ma chambre, je réfléchit à un plan. Je me rend finalement compte que je fixe sans vraiment le voir un cadre doré posé sur un table de chevet en bois. Cette dernière porte de magnifiques motifs. Dans le cadre se trouve une petite peinture du prince et moi nous tenant la main dans le jardin du château. 

Je me souviens de ce moment comme si c’était hier, nous marchions à travers les roseraies et j’avais demandé au prince pourquoi on ne me permettait pas de sortir de ma chambre sans escorte. Il m’avait alors répondu qu’il ne voulait pas que je m’enfuie, que j’étais trop importante. 

Je réfléchi toujours au sens de cette phrase. Il n’avait pas dit que j’étais trop importante à ses yeux, non, il avait dit que j’étais trop importante. À quoi, seul lui le sait. Je m’endors alors que je regarde le reste de la pièce sans y prêter une grande attention. 

Avance… Avance… Rentre dans la pièce… Celle avec le miroir… Rentre dedans… Passe à travers le miroir… Vas-y… Je te retrouve de l’autre côté… 

Alors que j’avance dans le miroir, je le traverse et de l’autre côté,... 

Je me réveille en sursaut. Ce cauchemar était horrible ! Je m’habille donc avec l’aide de ma servante qui est rentrée pour me réveiller. 

Plus tard alors que j'ai enfin réussi à me débarrasser de mes servantes, je me balade dans le gigantesque château. Tout d'un coup, j'entends un bruit: quelqu'un arrive. Je passe la tête par la porte d’une petite pièce exigüe, où, pour seul mobilier, y était installé une chaise bancale et un miroir couvert de trace et m'y enferme.

Alors que je traverse la pièce pour m’approcher de la fenêtre, je me prend les pieds dans une latte du parquet qui dépasse et plonge tête la première vers le miroir. Non, pas vers. Dans le miroir ! Je me rattrape juste avant de toucher le verre. 

Je le regarde plus attentivement : des mots sont inscrits tout autour, sur la bordure dorée. Une vieille langue, mais je connais beaucoup de locutions différentes. 

Après quelques efforts, je parvient à déchiffrer et à traduire : “miroir du spmet”. J’ai beau chercher, je ne comprend pas le dernier mot. Et pourtant, j'ai toujours été forte en devinette, énigme et autre exercice de logique et de langue. Je fais les cent pas dans la pièce. En face du miroir, il y a une sorte de rideau décrépi qui cache le mur. Je le retire et découvre un miroir caché derrière.  Lorsque je le regarde, je peux voir le reflet de l’autre à l'intérieur, et je comprend : le mot était écrit à l’envers ! Spmet voulait dire temps !  

Je veux nettoyer le miroir avec ma manche pour vérifier que d'autres inscriptions ne sont pas graver sur cette partie du miroir aussi et au lieu de toucher le verre, mon bras passe au travers. Je le retire vivement et essaye avec mon pied; il traversa lui aussi la glace. Je n’en crois pas mes yeux. Je me souviens alors de mon rêve : elle ou il m’attend de l’autre côté. Il faut que je le traverse. 

Après mûre réflexion, je me décide à passer la tête; ce que je vois me coupe le souffle. Je suis à présent dans une sorte de grand village qui n’en est pas vraiment un. D’énormes maisons me bouchent la vue, les passants sont habillés d’une étrange manière; un pantalon (même pour les dames) une chemise ou se qui s’en rapproche le plus, et d’étranges chaussures. 

Tout est gris. Partout. Pas de verdure. Nulle part. Mais le pire, c'était l’odeur: infecte, âcre, elle me brûle la gorge et me fais tousser. J’avance encore pour sortir complètement du miroir. Il n’y a personne qui m’attend, on m’a menti. Quand je me retourne pour rentrer chez moi, je ne vois qu’un mur de briques. J’avance jusqu’à le toucher et n’arrive pas à le traverser. Je frappe alors contre celui-ci et ne réussit qu’à me faire mal à la main et à attirer l’attention des passants. Pour éviter de me faire plus remarquer, je commence à marcher dans la ville à la recherche d’un passage pour rentrer chez moi. Je traverse la ville de part en part sans rien trouver. Les passants me  dévisagent pendant tout mon parcours. Je me demande pourquoi quand un vieil homme m'apostrophe:

  • Eh ma p’tite dame, c’est pas encore carnaval. Pourquoi êtes-vous déguiser ?

Je ne comprend presque rien à son jargon. Entre son accent et ses mots étranges, je me demande un instant s’il parlait bien français. Je comprend alors qu'il me demande pourquoi je porte cette magnifique robe jaune avec de la dentelle en bas et avec des manches qui tombent sur mes épaules. 

  • Mon bon monsieur, excusez-moi de mon ignorance, mais qu’est-ce que le… Comment vous dites déjà  ? Ah oui, carnaval ? je lui demande 
  • Vous ne connaissez pas carnaval !? Mais vous sortez d’où ? C’est ultra connu par ici. lui répondit l’homme. 

Je ne comprend rien. Il y a une heure, j’étais chez moi entrain de visiter le château et maintenant,... Je suis perdue dans tous les sens du terme. 

  • Vous ne sauriez pas où se trouve le château ?

L’homme me rie au nez. 

  • Le château ? Mais ça fait belle lurette que le dernier de la région a été rasé pour en faire une résidence de luxe ! On dirait que vous venez du passé…

Mais bien sûr ! Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ! Le décor, les habits, la langue, tout était différent. Futuriste. Bien trop futuriste…

Je demande naïvement au vieil homme :

  • Savez-vous comment je pourrais rentrer chez moi ?
  • Mais oui, bien sur ! La machine à voyager dans le temps existe et je suis le père noël. 
  • Attendez...en quelle année sommes nous ?
  • En 2020 pourquoi ?

Je pâlit.

  • En...en...En deux mille vingts ?
  • Ben oui, pas en 1920 pourquoi ? 

Je m'appuie sur un mur, en grimaçant, vu la crasse qui y est collée. La tête commence à me tourner… Je viens d’une époque beaucoup plus lointaine… Que s’est t'il passé ?

Le vieil homme me fixe, les yeux emplis de compassion. 

  • Vous êtes Ella n’est-ce pas ? La reine Ella, femme du roi Charmant ?

J’écarquille les yeux. Comment est-ce possible ?

  • O...oui, c’est bien moi.
  • Alors, je sais d’où tu viens, et même si je ne sais pas comment t’y ramener, je connais quelqu’un qui m’a demander de venir te chercher et qui saura sûrement comment le faire. 
  • Attendez, j’ai d’abord quelques questions. Comment connaissez-vous mon nom ? Comment savez-vous que je ne viens pas de ce monde ? Et enfin, pourquoi avez-vous commencé à me tutoyer bon sang ?
  • Euh… Je ne pense pas que ce soit à moi de répondre à toutes ces questions, je n’en ai pas le pouvoir. 

Je suis stupéfaite ; quelqu’un connait mon monde et ose quand-même me tutoyer alors qu’il sait que je suis la reine. Ma tête est pleine de questions et ce vieux monsieur ne veut même pas y répondre ! Quel malotru ! 


Chapitre 2

J'émerge de mon sommeil dans une petite pièce sobre. Une sorte de peinture avec des dessins de fleurs et de papillons colorés est comme collée sur les murs. Il n'y a pas de tableaux accroché et c'est ce qui me met la puce à l'oreille. Je ne suis pas chez moi ! À part le lit qui prend le quart de la pièce, rien n'est comme dans le château. Je me demande ce que je fais là quand la mémoire me revient tout d'un coup. 

Alors que nous avancions dans une allée plus sombre que les précédentes, il s'était soudain arrêter. J'avais failli le percuter. Je l'avais évité de justesse en le dépassant. J'allais me retourner pour lui demander ce qu'il se passait quand j'ai senti une piqûre dans le cou. J'ai ensuite la vague impression d'avoir été portée. 

Après, trou noir. Il faut que je demande à mon "sauveur" ce qu'il c'est passé ensuite. Tandis que j'essaye de me lever, ma tête commence à me tourner et je tombe assise sur mon lit. 

Alors que j'essaye toujours de me souvenir et de me lever, la porte s'ouvre sur une jeune femme à l'air assez enfantin. Elle porte un pantalon et des sortes de chaussures fermées grâce à des fils étranges. 

  • Venez, monsieur Jacques vous attend, me dit-elle.
  • J'arrive, mais pourriez-vous me dire qui est ce monsieur Jacques et où se trouve ma penderie ? 
  • Votre… Ah je comprend, on n'appelle plus ça une penderie, mais une armoire. Et monsieur Jacques est le monsieur qui vous a amenée ici hier, me répond-elle. 

Je m'habille avec une robe simple. C'est le seul vêtements sont j'ai pu comprendre l'utilité et le fonctionnement. 

À suivre... N'hésitez pas à laisser un commentaire ! Critiquer ou féliciter, on accepte tout.