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Cette histoire a été écrite par Perro72

Prologue[]

C'était une journée ensoleillée dans la jungle de Pluie. Chaque dragon allait et venait à ses occupations. Dans une des cabanes, haut perchée dans les arbres, Goyavier et Mandarine attendaient. Leur œuf, bien calé dans son compartiment, allait bientôt éclore.

- Ce sera une femelle, déclara Goyavier.

- Non, un mâle ! répliqua Mandarine.

Il la fixa, perplexe.

- Comment tu le sais ?

- Je le sens, expliqua t-elle. Viens, prenons notre œuf et allons à la cime des arbres pour qu'il puisse éclore sous le soleil.

Les deux dragons décollèrent et allèrent à l'écart du village. Ils se posèrent sur un arbre immense, sûrement le plus haut de toute la Forêt de Pluie.

Mandarine posa délicatement l'œuf sur le doux feuillage. Et ils attendirent, là, tous les deux.

Soudain, la coquille de l'œuf commença à se fendre. La silhouette du petit dragonnet commençait à s'agiter.

Goyavier et Mandarine poussèrent un cri de joie en voyant leur bébé sortir enfin de l'œuf.

- Tu avais raison, souffla Goyavier. C'est un mâle !

Le dragonnet cligna des yeux, ébloui par la lumière du soleil. Ses écailles s'étaient parées d'un magnifique orange vif.

Mandarine, toute émue, prit le petit dans ses bras et dit :

- Comment pourrait t-on l'appeler ?

- Hum...Perroquet, tu aimes bien ?

- Oui, c'est parfait !

Perroquet observait ses parents avec un regard perplexe.

- Gah ? fit t-il.

- Bienvenue parmi nous, trésor ! dirent Goyavier et Mandarine en chœur.

Le dragonnet essaya tant bien que mal de se déplacer seul, sans être porté par ses parents. Au bout de deux pas...pouf ! Perroquet tomba le museau le premier. Au lieu de se mettre à pleurer, il rit aux éclats. Goyavier l'observait, les yeux brillants.

- Quel magnifique petit trésor...

- Oui, tu as raison, renchérit Mandarine. Maintenant, il faut retourner au village. Viens, allons-y !

Et ils s'envolèrent avec leur petit bout de chou dans les bras.  

Chapitre 1[]

(quatre ans plus tard...)

- Allez, debout ! Tu ne vas pas dormir toute la journée ! s'écria son père.

- Oui, oui, ça va, marmonna Perroquet avant de s'étirer. Où est maman ?

- Elle est partie faire une demande à la Reine.

Perroquet se leva et sortit de sa "chambre". Il descendit en bas. Son petit frère de 1 an, Salade, dormait sur un hamac, la respiration lente.

- Chut ! dit Goyavier. Il ne faut pas réveiller ton frère.

Perroquet fit oui d'un signe de la tête et s'éloigna en faisant des mouvements lents de manière exagérée, ce qui eut pour effet d'agacer son père.

- Allez, file ! Va retrouver tes amis, soupira t-il. Mais n'oublie pas que ce soir, on se retrouve à l'Arboretum pour faire le compte des fruits !

- Ok, papa, pas de soucis ! lui cria Perroquet tandis qu'il s'envolait pour rejoindre ses amis.

Le jeune Aile de Pluie traversa le village à toute vitesse et se posa sur un arbre fleuri ou l'attendaient trois dragonnets.

- Salut Perroquet ! lui crièrent les trois dragonnets en chœur.

- Ah, tiens ! Salut, Niabo, Mamba, Menthe, !

Le plus grand des trois, celui qui s'appelait Niabo, s'avanca et lui demanda :

- On avait idée de chasser quelques lézards. Tu voudrais venir ?

- Ouais, les gars, comme d'hab ! s'exclama Perroquet, tout joyeux.

- Alors, c'est parti !

Et les quatre amis s'envolèrent.

........

Après une après-midi entière à attraper des dizaines de lézards, les dragonnets se réunirent devant la cabane de Perroquet.

- On s'est bien amusés, pas vrai ? commença Mamba.

- Oui, sûr ! continua Menthe.

- On remet ça bientôt, alors ? demanda Perroquet.

- Pas de souci ! répondit Niabo. Allez, salut !

- Salut, les gars ! fit Perroquet.

Et il rentra dans sa cabane.

Sa mère, Mandarine, se tenait là, assise, avec son petit frère Salade dans les bras. Quand elle le vit arriver, elle le salua.

- Bonsoir, mon fils. Tu étais avec des amis ?

- Oui, maman, c'est ça.

- Et qu'avez-vous fait ? Pas de chasse aux lézards, j'espère, dit t-elle en fronçant les sourcils d'un regard soupçonneux.

- Eh bien... c'est que... bredouilla le jeune Aile de Pluie. Mais il ne put cacher les lézards.

Quand sa mère les vit, elle s'exclama :

- Perroquet ! Je t'ai déjà dit cent fois qu'on ne CHASSE PAS les lézards !

- Oui, maman, désolé, soupira t-il.

Et il partit dans sa "chambre", qui était en réalité l'étage de la cabane.

Il mit les lézards dans un bocal et s'allongea sur son lit de feuillage.

Soudain, il se rappela d'une chose ! Oh non ! Il devait retrouver son père à l'Arboretum !

Sans hésiter une seconde, il sortit en trombe de la cabane et piqua vers l'Arboretum. Il s'y posa avec tellement de précipitation qu'il tomba, détruisant le tas de fruits que son père venait de faire.

- Oh...je...pardon, bafouilla t-il tandis que son père le fixait d'un regard noir.

- Tu es arrivé en retard, dit son père du ton le plus calme possible.

- Oui, j'ai eu des...euh...ennuis avec maman.

Goyavier fronça les sourcils, étonné.

- Comment ça ?

- J'étais rentré un peu tard de ma sortie avec mes amis, expliqua Perroquet. Et elle était furieuse car on a chassé des lézards...

- Encore cette histoire de lézards ? Bref, ce n'est pas très grave. Aide-moi plutôt à refaire le tas que tu as détruit.

Tout gêné, Perroquet se mit à l'ouvrage.

Toute la soirée durant, ils firent des tas de fruits et apprirent par cœur des tas de noms. Le pauvre Perroquet n'en pouvait plus. Même s'il aimait beaucoup étudier les fruits, là, c'était trop. Il fut soulagé quand son père et lui rentrèrent enfin à la cabane. Il s'allongea sur son doux lit de feuillage, épuisé par la journée.

Chapitre 2[]

Perroquet fut réveillé en pleine nuit par des cris de terreur et une odeur de brûlé. Paniqué, il se leva et se précipita dehors. Et là, horrifié, il vit que le village était en feu. Tout le monde était terrifié et volait dans tous les sens. Il plissa les yeux et aperçut soudain des dizaines de grandes silhouettes rouges. Il comprit soudain. Des Ailes du Ciel avaient attaqué la jungle de Pluie ! Plus ils avançaient, plus les arbres flambaient et noircissaient. Le village était lui-même devenu un immense brasier. Perroquet se rappela alors. Où était son père, sa mère et son frère Salade ? Il remua tous les coins du brasier (village) mais ne les trouva pas. Soudain, il aperçut avec effroi son petit frère calé sur une branche tout en haut d'un immense arbre. En contrebas, une dragonne du Ciel rouge foncé l'observait, les yeux brillants.

- Ne me faites pas de mal ! pleurnicha Salade.

- Descends de là et arrête de me faire perdre mon temps, misérable dragonnet ! rugit l'Aile du Ciel.

Terrorisé, le pauvre Salade mit sa tête dans ses pattes et sanglota.

- Quoique... Je pourrais venir à toi, finalement !

Et la dragonne piqua en direction du petit Aile de Pluie.

- Noooon ! cria Perroquet.

Il s'interposa entre la soldate et son frère.

- Vite, Salade ! Va-t'en ! Envole-toi pour retrouver papa et maman, ils sont là-bas !

Il désigna ses deux parents, juché sur l'Arboretum avec plusieurs autres Ailes de Pluie.

- Mais...

- Fais ce que je te dis ! s'exclama t-il, des larmes plein les yeux.

Le petit Aile de Pluie s'envola en toute hâte et rejoignit ses parents sur la plateforme, qui le serrèrent dans leurs bras.

Goyavier s'attela à compter les Ailes de Pluie.

- Écoutez-moi tous ! cria t-il pour couvrir le bruit de la foule. Nous sommes presque tous là ! Seulement, il manque quatre Ailes de Pluie.

- Perroquet, Fly, Tamia, Niabo ! s'écria Mandarine.

Paniqués, tous les Ailes de Pluie se mirent à hurler.

Pendant ce temps, plus loin dans la Forêt de Pluie, Perroquet volait, zigzaguait entre les arbres, suivi par son amie Fly.

- Tu...tu crois qu'on va...réussir...à...les semer ? demanda Fly, essoufflée, sans s'arrêter.

- Je...ne...sais pas... avoua Perroquet. Il y a....déjà...Tamia et...Niabo...qui ont disparu. Ils se sont...sûrement...faits...prendre...

Ils finirent par se poser derrière un grand arbre au tronc noueux.

- Que va-t-on faire ? chuchota Perroquet.

- Il faut continuer à fuir, décréta Fly.

- Je ne pense pas, non ! s'exclama une voix menaçante dans leur dos.

Perroquet et Fly se retournèrent. La dragonne du Ciel les avait rattrapés. Elle était accompagnée d'un dragon rouge vif encore plus grand qu'elle. Il avait une corne cassée, une balafre au visage et un air guerrier.

- Tu as fait du bon travail, Sanguine, déclara t-il d'un ton rauque.

- Oui, je sais, répondit celle-ci avec un sourire narquois. Mais voyez-vous, Général Carmin, ces Ailes de Pluie n'osent pas se servir de leur venin, ce qui me facilite grandement la tâche.

- C'est sûr, approuva le Général.

- N'est-ce-pas, mes chers... fit Sanguine en se retournant. Hein ?

Perroquet et Fly avaient disparu.

- Où sont ils passés ? gronda le Général Carmin.

- Nous...nous allons les retrouver, mon Général, bredouilla Sanguine. Venez, cherchons par ici...

Pendant que les deux Ailes du Ciel tournaient autour de l'arbre, Perroquet s'était accroché à une branche suffisamment haute avec sa queue, la tête en bas. Ses écailles avaient pris la teinte de l'écorce et du feuillage. Fly était à ses côtés, dotée du même camouflage. Quand Sanguine et Carmin passèrent à leur portée, Fly chuchota :

- Je vais leur cracher du venin dessus.

- Non, ne fais pas ça ! fit Perroquet, affolé.

- Je veux me venger d'eux, rétorqua Fly.

Et elle prit une grande inspiration et cracha de son venin.

Il tomba au sol et se répandit en gouttelettes noires. Carmin et Sanguine l'évitèrent de justesse.

- Elle est là ! cria Sanguine.

Malheureusement, le camouflage de Fly était parti quand elle avait lancé son venin.

Perroquet resta camouflé.

"Je ne peux pas... Sinon, ils m'attraperaient."

Fly était maintenant au pied de l'arbre, en face des deux Ailes du Ciel.

- Alors comme ça, tu voulais t'échapper ?

Fly resta blanche de peur et ne dit pas un mot.

- Tu ne réponds pas ?! cria Carmin avant de lui donner un coup de griffe dans les yeux.

Fly hurla de douleur et s'écroula par terre.

Perroquet se sentait affreusement mal, il ne savait pas ce qu'il devait faire.

Il ferma les yeux et tenta de ne pas écouter.

Après une dizaine de minutes, il se risqua à regarder.

Fly était allongée au sol, la tête tranchée. Elle était morte.

- Va prévenir les autres que nous partons d'ici, ordonna Carmin à Sanguine.

Quelques minutes après, Perroquet entendit des battements d'ailes et des dizaines de dragons rouges qui volaient vers le nord. Le soleil se levait doucement. Perroquet se rendit immédiatement au village. Il était dévasté et ressortait comme une plaie fumante dans la jungle. Tous les dragons de Pluie furent obligés de le reconstruire. Perroquet pleura longtemps la mort de son amie, Fly.

Chapitre 3 []

(Un mois plus tard...) Perroquet était assis sur un hamac. Il ne disait rien et ne faisait rien. Son père, Goyavier, s'approcha de lui :

- Perroquet, il faut que tu arrêtes de penser à ça en permanence...

- Pourquoi ? s'écria le jeune Aile de Pluie en se redressant brusquement. Pourquoi les Ailes du Ciel nous ont-ils attaqués ? On ne leur a rien fait !

- Ce n'étaient pas les Ailes du Ciel à proprement parler, dit son père, mais plutôt un gang.

- Ça ne change rien, dit Perroquet.

Son père resta silencieux un moment, puis dit :

- Viens avec moi, il faut qu'on fasse quelque chose.

Bien qu'à contrecœur, Perroquet le suivit.

Goyavier l'emmena à une cabane où se trouvaient beaucoup de dragons, sûrement tous les Ailes de Pluie. Perroquet aperçut sa mère et son petit frère, ainsi que ses amis.

Son père se posa et lui expliqua :

- Un Aile de Nuit animus nommé Obscuro va effacer de la mémoire de tous les Ailes de Pluie le moment de l'attaque du gang.

- Ah bon ? s'étonna Perroquet.

- Ce moment hante encore la plupart d'entre nous, en plus Obscuro nous a aidés à reconstruire le village. Perroquet hocha la tête, il était prêt à oublier ce terrible moment.

Quand vint son tour, il entra dans la cabane et vit Obscuro. C'était un Aile de Nuit très grand, avec des écailles noires de jais. Il avait un air plutôt sympathique.

- Bonjour, dit Obscuro.

- Bonjour, dit Perroquet.

L'Aile de Nuit lui désigna une chaise.

- Tu peux t'asseoir ici.

Perroquet s'exécuta.

Obscuro s'approcha de lui, récita une formule, et lui mit un masque sur la tête.

Perroquet eut peur tout à coup, il tenta de crier.

- Humpfff....

Et là, plus rien.

Quand Perroquet rouvrit les yeux, il était à l'extérieur de la cabane.

"Pourquoi je suis là ?" se demanda-t-il. Il regarda l'immense queue d'Ailes de Pluie, qui entraient tour à tour dans la cabane.

"Ah, ça doit encore être une donation de fruits."

Perroquet fixa une dernière fois la cabane et s'envola.

Chapitre 4[]

Alors que Perroquet slalomait entre les arbres, il entendit une voix lui crier :

- Perroquet, Perroquet !

C'était Fraise, une dragonnette de Pluie rouge avec des tâches vertes.

Perroquet se posa sur la plateforme où elle se trouvait.

- Salut, Fraise, ça va ?

- Oui, et toi ? demanda la dragonnette en plissant le museau.

- Super. C'est une belle journée pour voler, tu ne trouves pas ?

Fraise hocha la tête.

- Oui, c'est vrai.

Perroquet eut soudain une idée :

- Hé, ça te dirait d'aller visiter la vieille grotte, tout au bout de la forêt ?

- Bonne idée ! s'exclama Fraise. Mais pas tout de suite, c'est l'heure de la sieste solaire.

Elle voleta vers un hamac.

- Ah oui, c'est vrai, dit Perroquet en la regardant s'allonger. Eh ben, bonne sieste alors !

En guise de réponse, la dragonnette émit un petit ronflement.

Perroquet soupira et se dit qu'il pourrait faire un petit tour du village, pendant que tout le monde dormait.

Il attendit une quinzaine de minutes, et décolla pour survoler le village.

La plupart des cabanes n'étaient pas visibles vues d'en haut, sauf celle de la reine Gloria.

Perroquet continuait à voler, tout en faisant des loopings dans les airs.

"Je vais attendre que Fraise se réveille," pensa-t-il.

Mais au bout d'un moment, trop fatigué, Perroquet s'allongea sur une plateforme et s'endormit.

Chapitre 5[]

- Debout, Perro ! fit la voix de Fraise.

Le jeune Aile de Pluie cligna des yeux, se redressa et tenta de se rappeler ce qu'il avait prévu de faire.

Ah oui, c'est vrai ! La visite de la vieille grotte.

Perroquet se leva d'un bond et demanda :

- On y va ?

Fraise acquiesça et s'envola, Perroquet la suivit.

La vieille grotte était un endroit qui se trouvait en bordure de jungle.

Étant assez sinistre, elle n'était pas fréquentée.

Perroquet et Fraise se posèrent, après une dizaine de minutes de vol.

- Wouah, c'est glauque, souffla la dragonnette rouge vif.

En effet, la grotte était très sombre, et une mare verdâtre y trônait.

Perroquet avança prudemment.

- C'est vrai que ça fait un peu peur, mais je comprends pas pourquoi mes parents m'ont interdit d'y aller.

- Bah, ils nous surprotègent, fit Fraise en examinant la mare. D'ailleurs, cette eau est bizarre...

Perroquet prit un bâton et trempa sa pointe dans l'eau.

- C'est vrai, j'aurais pas envie de me baigner dedans.

Fraise se pencha pour mieux voir.

- Elle est... hum... un peu verte.

Mais la dragonnette se pencha trop, et tomba la tête la première dans la mare.

- Fraise ! s'exclama Perroquet.

La dragonnette remonta à la surface, et poussa un cri perçant.

- AU SECOURS ! CE TRUC ATTAQUE MES ÉCAILLES !

- Je... Je vais chercher de l'aide ! dit Perroquet en courant vers la sortie.

Il se cogna à une dragonne couleur lilas.

C'était Lilas, une guérisseuse.

- Perroquet ? Qu'est-ce-que tu fais là ? demanda-t-elle. Je cherchais des plantes médicinales, et j'ai entendu des cris.

- C'est Fraise ! s'exclama Perroquet. Elle est tombée dans cette mare, et je crois que c'est en train de la tuer ?

Lilas pâlit.

- Horreur ! Je connais cette mare, il faut vite la sortir de là !

Elle sortit délicatement Fraise de la mare et l'enroula dans une couverture.

La dragonnette était inconsciente, et ses écailles étaient blanches.

- On va l'amener à la cabane des guérisseurs, déclara Lilas tandis qu'elle s'envolait avec Perroquet.

Une fois à la cabane des guérisseurs, Lilas demanda à Perroquet d'attendre devant la cabane.

Il fut autorisé à entrer une vingtaine de minutes plus tard.

Fraise était allongée sur un matelas de mousse, avec un drap sur le corps. Seule sa tête était visible, et ses écailles étaient toujours blanches.

- On lui a appliqué une pommade qui va calmer l'irritation, expliqua Lilas. Elle devra se reposer plusieurs jours pour être totalement guérie. Perroquet soupira, soulagé.

- Je pense que tu peux rentrer chez toi, dit Lilas.

Perroquet hocha la tête. Il jeta un dernier regard à Fraise avant de sortir de la cabane.

"C'est de ma faute," pensa-t-il avant de s'envoler vers chez lui.

Chapitre 6[]

Évidemment, les parents de Perroquet avaient été mis au courant.

Quand il rentra, ils lui passèrent un savon.

- Tu es privé de sortie pendant trois jours ! dit son père.

- Oui, ça te permettra de réfléchir un peu, renchérit sa mère.

Perroquet ne dit rien et monta dans sa chambre, il savait que la punition était méritée.

Par la fenêtre, il voyait son frère Salade qui jouait dehors.

Il soupira et décida de dormir un peu.

Quelques heures plus tard, sa mère monta le voir.

- Perroquet, je peux te parler ?

Le jeune Aile de Pluie se redressa et s'assit sur son lit.

- Oui ?

- Écoute, nous avons eu très peur pour toi, et nous ne voulons pas que tu recommences. D'accord ?

- Oui, c'est promis, soupira Perroquet.

- Bien, je te laisse, dit sa mère en descendant.

Quelques minutes plus tard, c'est son petit frère qui vint le voir.

- Salut Perro ! Pourquoi tu es puni, au juste ?

- Je suis allé à la vieille grotte avec Fraise, dit Perroquet.

- Brrruuh, frissonna Salade. Je n'aime pas cet endroit, il me fait peur. Qu'est-ce-qui s'est passé là-bas ?

- Fraise est tombée dans une mare... empoisonnée.

Salade sursauta.

- Oh non ! La pauvre !

- Elle est à la cabane des guérisseurs, en ce moment.

- J'espère qu'elle ira mieux, dit Salade. Bon, je te laisse !

- C'est ça, soupira Perroquet en se recouchant.

Chapitre 7[]

Après l'incident de la vieille grotte, Fraise n'adressa plus la parole à Perroquet, ce qui le blessa beaucoup.

Il décida donc de ne pas tenter de lui parler non plus.

Ce jour-là, Goyavier allait partir au Village des Ailes de Nuit.

Perroquet ne l'avait jamais vu de près, il supplia donc son père de l'emmener avec lui.

- D'accord, fit Goyavier en souriant, mais tu risques de t'ennuyer.

- C'est pas grave, assura Perroquet.

- On part dans une heure, annonça son père avant de s'envoler.

Perroquet était tout excité, des vagues de jaune or se propageaient sur ses écailles.

Quand l'heure du départ arriva, Perroquet s'envola, bien avant son père qui le suivit derrière.

Enfin, ils arrivèrent. Perroquet constata que le Village des Ailes de Nuit était bâti dans une partie moins dense de la jungle.

Les dragons noirs s'affairaient chacun de leur côté.

- Je vais discuter avec le chef, annonça Goyavier. Tu peux visiter le village en attendant.

Perroquet hocha la tête.

Il remarqua que tous les Ailes de Nuit le regardaient d'une drôle de manière.

"Faut sortir de chez vous, hein !" pensa-t-il avant de se dire qu'il y avait peut-être des télépathes.

Un dragonnet de Nuit haut comme trois pommes s'avança vers lui et demanda :

- Pourquoi t'es ici ? Et comment tu t'appelles ?

- Hum... Perroquet, mais on me surnomme Perro, fit l'Aile de Pluie. Et toi ?

- Noble, fit-il en le dévisageant.

Il devait être légèrement moins âgé que Perroquet.

- Ah, euh... T'en fais pas, je vais bientôt partir, dit le dragonnet orange.

- Non, reste, dit Noble dont les yeux s'illuminèrent tout à coup. Tu veux aller jouer avec moi à la cascade ?

- La cascade ? répéta Perroquet.

- Viens, je vais te montrer, dit Noble en le tirant par la patte.

Perroquet le suivit.

La fameuse cascade se trouvait en marge du village, et n'était pas très grande.

Elle glissait en pente douce pour donner sur un étang.

Noble grimpa à son sommet et dit :

- Ça fait comme un toboggan dans l'eau. Regarde !

Il sauta et se laissa emporter par le courant, qui n'était pas très fort.

Perroquet le regarda sauter dans l'étang et revenir vers lui.

- Tu veux essayer, Perro ? demanda le dragonnet de Nuit.

- Hum... OK répondit ce dernier.

Il grimpa au sommet de la cascade.

- Allez ! dit Noble.

- Oui, oui, dit Perroquet en s'asseyant.

- C'est parti ! s'écria soudain Noble en le poussant.

Perroquet cria et tomba la tête la première dans l'étang.

Il s'étrangla et remonta à la surface.

Là-haut, sur la cascade, Noble était plié de rire.

- La tête que tu as fait ! dit-il.

- Non mais ça va pas ? s'exclama Perroquet. Même si l'étang n'est pas très profond, j'aurais pu me faire très mal !

Noble n'arrivait pas à parler, tellement il riait.

Perroquet, vexé, sortit de l'étang et alla tout raconter son père.

- C'est un petit mal élevé, fit Goyavier. Viens, on rentre.

Perroquet suivit son père sans demander son reste.