Wiki Nos imaginations

Cette histoire a été écrite par La Petite Plume

Catégorie Intermédiaire
L'auteur souhaite savoir les éléments à modifier pour améliorer son style d'écriture.

Cette histoire n’est pas encore terminée.


Chapitre 1[]

Souvenirs d’été 1998[]

Dehors le vent soufflait telle une tornade. Les vagues se déchaînaient, fulminantes.

Un duel entre le vent et l’eau, une querelle qui sait ?

Le conflit se passait sous la fenêtre de l’évasion. Sur son appui était posé un petit carnet doré et usé.

De délicates spirales le recouvrait, elles se suivaient jusqu’à une étiquette.

Un nom était visible : Rhéa.

Au fond de la pièce se trouvait une petite fille. Une enfant simple aux cheveux blonds, ses yeux brillaient d’un éclat bleu.

Elle s’approcha du carnet et s’installa en face de sa fenêtre.

Une plume, de l’encre, du papier.

C’est tout ce qu’il faut pour écrire.

Elle tourna les pages du carnet y déposa quelques mots.

9 août 1998[]

Je m’appelle Rhéa Sénil Brument, j’ai 8 ans et je vis dans un monde magique.

Dans mon univers les phénix, les licornes, les centaures, les gobelins ou encore les trolls existent. Aussi bien que les potions, les sortilèges, les balais volants, les boules de cristal ou l’encre invisible.

Je suis issus d’une famille de sorciers de vrai sang pur, génération après génération.

Mais il y a toujours un mais comme il y a toujours une exception.

Et l’exception c’est moi.

Je suis une cracmol, aucune magie n’émane de moi.

Ce n’est pas ce qui m’attriste le plus. Ce qui me peine c’est que mes parents ne seront jamais aussi fière de moi qu’ils le sont de mes autres frères et sœurs.

J’ai une sœur jumelle Noélie et je pense que nous n’arriverons jamais à nous entendre, elle est si hautaine et vantarde. J’ai aussi un frère et une autre sœur, Canto et Asta qui ne sont pas plus agréables. J’espère que Miro, le tout dernier de la famille ne sera pas comme eux.

Ils sont tous sûrs d’intégrer de grandes écoles magiques, vue notre niveau sociale.

Mon père est un gardien de dragons très expérimenté. Et ma mère travaille au ministère de la magie française mais avant elle était professeur de défense contre les forces du mal à Beauxbâtons.

Beauxbâton, mes frères et sœurs sont tous sûrs d’intégrer cette école de magie, la meilleure de France.

Moi je ne sais pas ce que je veux plus tard

J’aimerais habiter quelque part où les gens me comprendront.

Vivre dans un autre monde…

*

Rhéa sortit la tête de sa pensine. Songeuse, elle regarda le liquide bleu.

Un autre monde

Rhéa s'était déjà imaginé vivre parmi les non-magiques, mais elle y voyait trop d'inconvénients. Ils ne devaient pas utiliser de pensine pour replonger dans de lointains souvenirs. Mais où Rhéa avait-elle perdu ces foutus carnets. Toute son enfance s'était centré autour de journaux intimes. Un peu ses seuls amis quand elle était à la maison. À part Melba elle n'avait presque aucun amis sorciers. De toute façon ils sont tous aussi prétentieux les uns que les autres. Rhéa se leva et se pencha vers la fenêtre de l'évasion, tout était calme dehors. Le vent et la mer semblaient s'être réconciliés. Mais pour combien de temps ? Subitement un cri rugissant se fit entendre, un cri qui l'ennuyait.

Maman

"À table !

- J'arrive !"

Rhéa descendit rapidement l'escalier, avant d'arriver dans la salle à manger. Sa mère, Sallie une grande femme à la longue chevelure blonde se tenait au-dessus d'un plat, une cuillère en bois à la main.

"Ce soir c'est salade de fenouil et d'haricots verts, que des végétaux ! Léo tu peux me passer les assiettes s'il te plaît ?

- Berk, ça donne pas envie ton truc. Nous ne pourrons pas manger l'apéro pour une fois ?, s'exclama avec dégoût Asta, la plus jeune soeur de Rhéa.

- Non il est hors de question que vous vous goinfrez devant tout le monde. Ce soir nous avons des invités de prestige, vous ne mangerez pas avant le deuxième repas."

Rhéa regarda son plat avec répugnance, un haut-le-coeur la parcourant quand elle goûta sa salade.

En plus de ne pas être un cordon bleue, sa salade est à vomir

Canto et Miro étaient eux aussi de cet avis car ils poussaient des grognements de répulsion. Quand à Noélie, elle restait de marbre face à son assiette et mangeait ses feuilles vertes sans se plaindre.

Elle fait encore sa fayote ! Comme ça a le don de m'énerver.

Léonard semblait avoir remarqué l'ambiance maussade qui régnait, il changea de sujet.

"Tu vas manger chez des amis ce soir Rhéa ?

- Non papa, cette délicieuse salade de fenouil me suffira, répondit l'intéressée.

Elle avait essayé d'adopter un ton agréable mais il trahissait plutôt la moquerie.

- Je te laisserais un plat sur la commode du couloir si tu as faim.

- Si ça peut te faire plaisir.

- Tu vas parler autrement !

Sallie rugissait, c'était le début d'une longue soirée. Noélie, qui était physiquement le sosie de sa mère, regarda Rhéa de bas en haut.

- Franchement t'abuses tu pourrais faire plein de choses mais tu préfères rester dans ta chambre.

- J'ai aucune envie de faire quoi que ce soit ici.

Si Léonard avait voulu détendre l'atmosphère, il avait fait pire que mieux.

- Alors restes dans ta chambre mais ne t'avises pas d'en sortir !, feula Sallie"

Les confrontations entre mère et fille c'est ce qui arrivait le plus entre Sallie et Rhéa. Les regards assassins et les paroles défiantes ce n'était pas ce qui manquait entre elles. Pourtant cela amusait parfois Rhéa. Peut être Sallie aussi.

- Qui sont nos invités déjà ?, demanda Canto.

-Des camarades du ministère, il y aura les Faubourg et quelques uns de leurs amis. Les Maurillette tu te souviens Asta tu avais fraterniser avec leurs filles. Les Toffu et les Rauchi. Mais surtout les Fleurderose, ils sont extrêmement riches et ils ont un fils de ton âge Noélie ! Je compte sur toi pour sympathiser avec lui ma chérie !

Sallie avait à peine respirer pendant sa tirade tant elle était excitée. Noélie se montrait tout aussi enjouée.

Peut-être essayait-elle de faire plaisir à sa mère ?

Rhéa, n’était en aucun cas enchantée, tout cela l’énerver. Sa sœur allait minauder au côté d’un bourgeois, pendant qu’elle serait barricadée dans sa chambre.

- Oublie pas de lui demander son prénom avant de l'embrasser, ricana t-elle avec sarcasme.

- Rho tu es sur les nerfs aujourd'hui. Tu es jalouse c'est ça ? Répondit vivement sa jumelle.

- Jalouse de toi ? J'ai tout pour l'être ! Mais jamais je ne voudrais échanger ma vie contre la tienne, je voulais juste assister à cette soirée.

- Non ! La question ne se pose même pas si tu ne sors pas ce soir, tu restes en haut ! S'emporta Sallie.

- Mais j'en ai marre maman, marre que vous ayez honte de moi, marre de passer toujours en dernière, marre de tout !

- Ça suffit montes dans ta chambre Rhéa !

- Laisses moi être là ce soir !

-Jamais !

Un silence de mort régnait maintenant dans la salle à manger. Des éclairs sortaient des yeux de Sallie, transperçant toute l'assistance. Noélie demeurait impassible tandis que Miro tremblait, nerveux. Il détestait les disputes de sa mère et sa soeur, elles créaient un telle froid que tout le monde s'évitait. Léonard passa ses mains sur la nuque de sa femme avec tendresse. Mais rien ne pouvait apaiser Sallie, pas après ce qui venait de sa passer. Rhéa monta lentement les escaliers d'un air rogne. Elle savait qu'elle avait raison de protester. Elle entendit ces dernières paroles de sa mère :

"Qu'avons nous fait de mal Léo... nous l'avons nourri, nous l'avons logé et gâtée. La seule chose que je demande c'est qu'elle reste quelques soirs dans sa chambre."

Des sanglots, il y avait des sanglots dans sa voix.

Chapitre 2[]

17 juillet 2007[]

17éme été à la maison[]

Je vais sauter par la fenêtre de l'évasion et espérer atterrir dans un monde meilleur ! Les amis snobs de maman vont bientôt débarquer à la maison et encore une fois je vais devoir m'enfermer dans ma chambre. Mes parents ont honte de moi mais je me demande vraiment ce que ça peut leur foutre que je ne sois pas une sorcière ! On a encore manger le potage dégoûtant de maman pour que Noélie, Canto, Asta et Miro ne grignotent pas l'apéro et qu'ils dînent sainement le VRAI souper. En plus il y aura un garçon ! Je pense que ma mère est destinée à pourrir ma vie. Oh j'entends des pas sûrement papa qui va se pointer avec mon plat. Un air coupable sur le visage.

Miro se tenait sur le pas de la porte de la chambre de Rhéa, une assiette dans la main.

"J'aime pas quand tu t'embrouilles avec maman, souffla t-il.

- Ne t'inquiètes pas, elle n'est pas encore capable de me lancer un sort, répondit Rhéa dans un petit rire.

- Tu connais les règles, il ne faut pas la contredire.

- J'en ai rien à faire des règles."

Un petit bruit se fit entendre depuis une vieille armoire grisé par le temps. Subitement une bête noire en sortit, jusqu'à la porte mais Rhéa la ferma brusquement.

"Tu comptes aller où comme ça ?

- Flin rends immédiatement les bijoux de Rhéa ! Cria Miro en attrapant l'animal.

Le garçon secoua la petite bête qui gémit en se retrouvant la tête en bas, plusieurs babioles sortirent de sa poche bien dissimulée.

- Je croyais que tu l'avais dressé ton niffleur, grogna Rhéa.

- C'est plus fort que lui, j'y peut rien il adore l'or.

- T'aurais pu acheter un hiboux ou un chat, comme tout le monde.

- Je suis pas tout le monde.

- Moi non plus."

Ils s'allongèrent sur le lit, chacun dans leur pensées. Flin tenta à nouveau de dérober ses bijoux mais Rhéa l'en empêcha en le portant à son ventre. L'adolescente sentait bien que son frère était tracassé, la raison ne pouvait lui paraître qu'évidente.

"Maman ne veut toujours pas t'envoyer à Ilvermorny ? Demanda Rhéa en guettant l'expression de Miro.

- Non elle est intransigeante, je dois aller à Beauxbatons, souffla t-il.

Il rêvait d'intégrer l'école de magie d'Amérique du Nord et s'était entraîné dur pour perfectionner son anglais. Si Sallie refusait qu'il intègre Ilvermorny c'était pour conserver cette ligne de sorciers qui étudiaient dans la plus grande école de magie française. Rhéa ne comprenait pas vraiment pourquoi il souhaitait tant allait à Ilvermorny, sûrement parce que le règlement de Beauxbatons ne lui convenait pas. Mais il n'avait pas besoin de se justifiait à sa soeur, si ça ne tenait qu'à elle, Rhéa lui aurait donné sa bénédiction sans hésiter.

- Après tu sais on a la 4ème meilleure école de magie au monde ! Dit-elle en riant.

- Mouais, lança t-il dans un sourire."

Rhéa enlaça son frère, elle voulait son bonheur, il le méritait.

"Dits toi que quand t'auras dix-huit ans tu pourras te casser où tu veux.

- C'est dans longtemps comparé à toi."

"Miro descends, les Fleurderose sont arrivés !

Sallie criait depuis les escaliers, l'alarme avait sonné.

- Je te laisse, bonne soirée Rhéa.

- Amuses toi bien."

Un bisous de la main et Rhéa se retrouva seule dans sa chambre.

En quête d'occupation, elle se mit à fouiller le tiroir de sa table de chevet, à la recherche de nouveaux souvenirs à visionner. L'envie de savoir où elle avait planté ses vieux carnets d'antan accaparée ses pensées. Quelques flocons lui tombèrent sous la main telle que : "Adoption de Phorix, 24 octobre 1997" ; "Naissance de Miro, 2 avril 1996" ; "Premier tour en dragon, 18 janvier 2000" ou encore "Dernier jour de 3ème, 6 juillet 2005".

Mais une fiole en particulier intrigua son intention ; "1ère année de Noélie à Beauxbâtons, 3 septembre 2001". Ce jour là, Rhéa avait assisté au départ de sa sœur vers les Pyrénées. Bizarrement elle n'avait que de vagues souvenirs de cet événement. L'adolescente sortit sa pensine, habituellement rangée sous son lit. Elle versa le liquide bleu dans la bassine, prit une profonde inspiration et plongea sa tête dans le récipient de pierre. Une nouvelle fois, cette impression d'être aspirée par le fond de la pensine la submergea. Rhéa avait tout de même, par le temps, réussie à gérer cette sensation qui l'avait longtemps perturbée. Quand Rhéa atterrit enfin sur le sol, elle inspira de façon régulière afin de retrouver ses esprits.

La jeune femme observa d'un œil attentif les alentours, elle se trouvait l'aéroport de Pleurtuit-Dinard. Elle fit quelques pas, vers le panneau d'affichage des vols avant de se retourner et d'apercevoir des visages qui lui étaient familiers. Une petite famille de six membres, sa famille. La longue chevelure de sa mère n'avait pas changé en six ans, comme les traits fins de son visage. Sallie souriait avec fierté jusqu'aux oreilles, elle tenait les mains d'une petite Noélie aux yeux pétillants. Rhéa s'approcha de plus près pour mieux les observer. Sa sœur serrait contre elle une baguette, cette jolie baguette qui avait été finement conçue au bois de rose. Noélie la magnait toujours avec délicatesse. Léonard tenait Canto par les épaules en félicitant sa fille pour son entrée à Beauxbâtons. Asta s'amusait avec Miro, en couvrant ses yeux avec ses mains puis en les dévoilant. Le benjamin, qui n'était qu'un bébé s'agitait dans sa poussette en riant.

Le cœur de Rhéa se remplit de nostalgie face à cette scène. Seulement en apercevant son double plus jeune, elle se rembrunit. Cette Rhéa âgée de onze ans s'était dissimilée dans un coin. Se sentant sûrement de trop face à toute cette joie. Elle possédait encore ses mèches bondes qui se baladaient nonchalamment sur son visage, de sorte à cacher ce bonheur. Ce bonheur qu'elle ne partageait pas. Au fond Rhéa le savait très bien elle aurait tant voulue prendre cet avion et s'envoler vers les Pyrénées. Sallie aussi l'aurait voulue.

Rhéa détailla ses anciens cheveux blond platine, cette couleur ne lui plaisait vraiment pas. Elle s'était teint les cheveux l'année dernière, en châtain. Cette couleur la mettait plus en valeur et plus à l'aise, ne ressemblant plus à un clone de sa mère ou sa jumelle.

Rhéa regarda la petite Noélie se dirigeait vers l'avion qui la mènerait à son destin, accompagnée de Sallie. Le souvenir touchait à sa fin, Rhéa ressentit une nouvelle fois cette étrange sensation d'aspiration. Quand elle ressortit la tête de la pensine une bouffée d'énergie l'enveloppa. Elle déposa le récipient de pierre à sa place initiale. Rhéa attrapa un peigne posé sur sa table de chevet, elle s'assit sur le tabouret de sa commode et brossa rapidement ses cheveux châtains. Elle s'aspergea du premier parfum qui lui tomba sous la main et passa un coup de mascara sur ces cils. Elle prit une robe au hasard dans sa garde-robe et l'enfila. Rhéa sortit de sa chambre d'un pas décidé avant de croiser un miroir dans lequel elle se mira. Son reflet souriait avec fierté, un sourire presque orgueilleux.

Les escaliers l'attendaient comme le tapis rouge attendait la vedette.

Chapitre 3[]

En descendant d’un pas leste les escaliers qui firent atterrir Rhéa à l’entrée de sa maison, elle rencontra Honor, le fidèle elfe de maison des grands parents de l’adolescente. Il était vêtu d’un petit costard très élégant.

*Je chiffonne la feuille sur laquelle j’étais en train d’écrire mon poème, complètement hors de moi.

Depuis quelques jours mes écrits sont totalement insignifiant. Pourtant maman n’arrête pas de me me répéter que j’ai du talent et un gros potentiel. Mais pour moi tout sonne faux, je n’arrive pas à trouver une réelle source d’inspiration. Je déploie le papier froissé dans ma main, et relie mon texte en essayant de trouver une belle poésie. Néanmoins rien n’y fait, je tente de marquer un panier avec ma boule de papier, qui atterrit non loin de la poubelle.

Soudain mon téléphone sonne, je le saisis et regarde mes notifications, un message de Pamela :*

Si la créature magique se trouvait ici c’était pour servir l’apéritif ou le breuvage aux invités. Sallie emprunter Honor à ses parents seulement pour ses soirées, elle avait horreur des elfes de maison et jamais l’idée d’en adopter un ne l’aurait frôler. Mais pour profiter un maximum de ses fêtes elle laissait Honor s’occuper du service, de la vaisselle ou de toutes taches de dernière minute. Évidemment il n’avait jamais son mot à dire.

Le petit être dévisagea Rhéa un moment avant de s’exprimer d’une voix mécontente :

« Mademoiselle Rhéa doit rester dans sa chambre pendant la réception des hôtes de Madame Sénil.

- Il y a une exception ce soir, affabula la jeune femme.

- Cela m’étonnerait Madame Sénil est catégorique sur le fait que Mademoiselle Rhéa doit résider dans sa chambre. »

Agacée Rhéa toisa Honor d’un regard noir, elle savait pertinemment que l’elfe était d’une loyauté sans faille. Elle tenta de le rallier à sa cause non sans incertitude.

« Déjà je t’ai dis un million de fois de ne pas m’appeler mademoiselle, ça fait quand même pas mal de temps qu’on se connaît non ? Et ensuite, elle soupira et reprit. Tu voudrais pas me couvrir ? Je ferai rien de mal, je te le promets. Je perlerai avec des gens snobs, boirai des boissons légèrement alcoolisées et consommerai de la nourriture mangeable.

Rhéa accentua son dernier mot en repensant à l’horrible salade qu’elle avait du ingurgiter à contre cœur. Honor semblait imperturbable mais à y réfléchir l’adolescente pensa que ce n’était pas si grave si l’elfe dévoilait sa présence à Sallie, après tout sa mère la verrait bien.

Avant que le petit être ne puisse répondre, Rhéa le devança d’un ton qu’elle souhaitait dédaigneux.

- De toute façon ça ne change rien et puis la soirée sera beaucoup plus amusante si j’y assiste n’est ce pas ? »

Et elle quitta Honor en poussant la poignée de la porte qui menait au spectacle.

En entrant dans son énorme salon Rhéa le passa rapidement en revue afin de trouver sa mère parmi tous ces gens. Elle la repéra facilement, vêtue de sa mousseline bleu ciel aux longues manches finement brodées, une longue jupe en cascade parcourant ses hanches. Accompagnée de ses longs cheveux blonds platines ondulées, elle ressemblait à une princesse. Et Noélie ne devait pas être moins jolie, étant la copie conforme de sa mère. Et même si Rhéa était sa jumelle tout pouvait les différencier.

Sallie discutait avec une grande et mince femme aux cheveux noirs attachés en chignon, elle portait un jolie kimono rouge parsemé de fleurs de cerisiers. Rhéa s’amusa à penser qu’elle pouvait bien être la fameuse Madame Fleurderose.

Personne ne semblait vraiment l’avoir remarqué, tous occupés à parler, à rire, à boire. Rhéa bifurqua donc vers la cuisine, Asta s’y trouvé avec deux filles de son âge, elles étaient en train de nourrir Phorix, le beau phénix.

Cette maison est remplie de bestioles.

Avec un rire non dissimulé, l’adolescente se servit sur un plateau de bronze garni de terrines au canard et de pain. Sa petite sœur l’aperçut et lui offrit un sourire suspicieux.

« T’es pas censée être coucher toi ?

- Ha ha, dit Rhéa en simulant un rire, j’ai eu un peu de retard, je reviens du fabricant de baguette. Enchantée je suis Rhéa la cousine d’Asta. »

Les deux filles saluèrent la nouvelle venue en se présentant tour à tour. Elles devaient être les enfants des Maurillette, de fidèles employés au ministère de la magie française.

Mais pas des gens que Sallie appréciait particulièrement, se plaignant de leur ego surdimensionné.

« Venaient donc saluer les Toffue les filles. Ils viennent juste d’arriver, leur voiture volante est tombé en panne ils ont du venir en balais volant. Et ce n’est pas vraiment le moyen de transport le plus rapide. »

Un jeune garçon, habillé d’un élégant costard turquoise fit son entrée dans la cuisine. Il avait des cheveux d’un brun foncé, et un beau visage avec de beaux yeux noisettes en amande. Il devait sans doute être le fils des Fleurderose à en juger son physique et sa jeunesse.

Les trois filles s’en allèrent de la cuisine ce qui provoqua un petit cri de Phorix, peiné de voir ses amies partir.

Le nouveau-venu fixait Rhéa d’un air chaleureux, détaillant sa silhouette sous tous les angles.

« Bonsoir, finit-il par déclarer, je me nomme Christian Fleurderose. Ravi de faire ta connaissance.

- Je m’appelle Rhéa Brument, pour la deuxième fois de la soirée, formula son interlocutrice.

- J’ignore de quelle famille tu viens, si tu n’est pas une autre bonne, répondit-il d’un ton facétieux.

- Je pense que Honor suffit ce soir, je suis la nièce de Sallie et Léonard.

- Je ne savais pas que tu viendrais alors.

- Parce que tu penses que j’ai retenu toutes les personnes qui étaient inviter ? »

Christian eut un petit rire puis reprit avec leste :

« J’ai effectivement appris que les Brument faisaient de nombreuses fêtes, tu y viens toujours ? »

Avant qu’elle ne puisse répondre Rhéa entrevue sa mère suivit de Madame Fleurderose, se dirigeant vers la cuisine. Trop occupée à discuter avec son hôte, Sallie ne renvoya pas de regard à sa fille. Furtivement Rhéa attrapa le bras de Christian, elle ouvrit la porte qui menait de la cuisine au garage et s’y engouffra avec son compagnon. L’adolescente tâta le mur affin de trouver un interrupteur, le noir régnait et le froid lui donna la chair de poule.

« Lumos.

Christian prononça le sort d’un coup de baguette, dont le bout se mit à s’éclairer d’une lumière vigoureuse.

- Pourquoi chercher compliqué quand on peut faire simple, dit-il avec chaleur.

Rhéa eut un petit rire gênée, en se demandant si elle devait lui dire la vérité. Ses yeux bleus se posèrent sur la gracieuse baguette de l’adolescent, typiquement française. Elle était aussi fine que celle de Noélie, d’un brun clair, des spirales dorés contournaient l’objet du bas jusqu’à la pointe de lumière.

Cette baguette était de pure beauté.

Chapitre 4[]

Les deux adolescents parlèrent pendant plus d’une heure, se posant mutuellement des questions dont les réponses étaient accompagner par des rires, des exclamations et des ‘wow’. Rhéa s’amusait, ce jeune garçon lui plaisait et tout ce qu’elle voulait c’était de profiter un maximum de cette soirée. Mais la conversation se corsa quand Christian lui demanda dans quelle école elle étudiait. Elle déduit que lui même ne devait pas se trouver à Beauxbâtons car Sallie l’avait présenter comme un parfait inconnu à Noélie. Elle trouva d’ailleurs cela bizarre que sa sœur n’était pas rester coller à Christian telle une moule à son rocher.

« Ça te semble pas évident ? Je travaille incontestablement dans la plus grande école de magie française.

Son compagnon la dévisagea surpris, il tripota machinalement sa baguette, effleurant les belles gravures.

- C’est curieux je ne t’ai jamais vue dans l’enceinte de l’école, pourtant tu ne m’as pas l’air discrète.

Rhéa toisa le jeune bourgeois d’un regard alerté, elle tenta de dissimuler sa stupeur en passant négligemment sa main dans ses cheveux bruns.

Comment peut-il étudier à Beauxbâtons, Noélie ne le connaît pas.

- Tu penses avoir rencontrer tous les élèves ? Et puis ça ne fait qu’un an que je suis entrer là bas, avant j’étais à…

L’adolescente chercha un nom d’école magique mais sous la pression elle dit le premier établissement qui lui passa par la tête.

- À Ilvermorny ! »

Derrière l’expression neutre de Christian, Rhéa n’arriva pas à savoir si il la croyait où si il avait deviner qu’elle mentait complètement. Finalement il prit un air impressionné et dit avançant d’un pas assuré vers Rhéa.

- Et bien tu dois être vachement douée mais je me demande pourquoi tu as quitté Ilvermorny.

- Mon parents ont été muter aux États-Unis quand j’avais onze ans puis nous sommes revenus en France. Mais j’ai largement préféré mon éducation à Ilvermorny.

- Ca ne m’étonne pas, c’est l’école de magie la plus réputée du monde. Je connais énormément de monde qui aurait voulu étudier là-bas. »

Christian s’approcha encore plus près de Rhéa et sortit un écusson de sa poche où était représenter les quatre maisons d’Ilvermorny. Dans un premier temps la jeune femme s’étonna que son compagnon est un blason de l’école américaine et elle pouvait maintenant sentir son souffle sur son visage. Le garçon au cheveux bruns passa son pouce sur chacune des maisons incrustés sur son badge en demandant à Rhéa dans laquelle elle avait été envoyé. Elle repassa chaque description des maisons que Miro lui avait sans cesse répéter, pour essayer de trouver celle qui lui correspondait le mieux.

« Oiseau-Tonnerre, répondit finalement Rhéa en arborant un air fière. La maison des aventuriers et des âmes pures. Au moment de ma répartition la statue de l’Oiseau-Tonnerre s’est mis à battre des ailes mais la statue Serpent cornue s’est elle même animée en…

La jeune brune s’arrêta un instant pour reprendre son souffle, remarquant qu’elle avait pris le temps de respirer pendant son message. Mais elle remarqua que Christian approchait toujours son visage d’elle n’ayant aucune envie de le repousser elle poursuivit d’une voix plus douce.

- En faisant illuminer le cristal sur son front.

- Serpent crochu, murmura son compagnon, la maison des érudits les personnes dotés d’un esprit ambitieux et persuasif. D’une très grande intelligence.

N’appréciant la tournure que Christian donna à la discussion Rhéa reprit le contrôle en posant son index sur les lèvres du garçon.

- Oui, souffla t-elle. A ce moment là les deux maisons s’offraient à moi j’ai suivit mon instinct et mon attirance pour le majestueux oiseau. Et j’ai choisi de rejoindre les aventuriers. »

En achevant sa phrase Rhéa rencontra les lèvres de Christian, elles avaient un goût de caviar sûrement mangé en début de soirée. La cracmol prit attrapa le visage du beau brun pour faire duré le baiser. Ils restèrent coller pendant plus d’une minute ne prenant qu’en quelques coupures le temps de respirer. La jeune femme laissa pénétrait sa langue dans la bouche du garçon pour y tourner plusieurs fois. Bien qu’il soit un sorcier assez prétentieux et égocentrique, Rhéa ne put se cacher le plaisir de ce baiser. Elle détacha délicatement ses lèvres du Fleurderose en lui souriant. Rhéa l’invita s’asseoir par terre même si le sol était glacé.

- Fleurderose, c’est très poétique lança t’elle le fixant dans les yeux.

- ‘Baranohana’ en japonais, après l’aménagement de mes grands-parents en France ils ont décidé de traduire leur nom.

- Je ne savais pas qu’on pouvait faire ça.

- J’ignore les démarches à suivre, mon grand-père voulait laisser derrière lui son passé au Japon. Il voulait s’inventer une nouvelle vie dans la politique.

- ‘Française’, insista Rhéa. Et ta mère a suivi ses pas.

- Oui il a toujours voulu tourner ma mère vers des sujets compliqués, il voulait qu’elle apprenne vite, qu’elle rapporte les meilleurs notes possibles. Dès qu’elle a finit ses études à Beauxbâtons mon grand-père l’a envoyé dans une université magique à Lyon pour lui apprendre les différents métiers du ministère. Il veut faire pareil avec moi.

- T’en a envie ?

- Evidemment il n’y a rien de plus intéressant que de travailler au Ministère de la magie, dit-il d’un air enthousiaste. »

Bien que Rhéa fut convaincu par ses paroles, elle ne put s’empêcher de penser que la mère de Christian suivait une voie qui lui avait été imposer. Sa mère influençait-elle aussi les choix d’orientation de Noélie ? L’adolescente eut soudain envie d’invoquer sa sœur dans la discussion.

« Au fait tu as rencontré ma sœ… euh cousine. Oui cousine Noélie, elle est blonde grande et peu paraître prétentieuse au premier regard.

Prenant subitement un air désintéressé Christian répondit avec nonchalance.

- Ah oui, on se voit parfois à l’école.

N’argumentant pas sa réponse Rhéa le questionna si ils avaient déjà discuté ensemble, si ils avaient des centres d’intérêts communs et d’autres questions banals. Mais le Fleurderose répondait froidement avec un regard fuyant. Flairant le problème du garçon avec Noélie, la jeune femme lui dit directement :

- Bon qu’est ce qui c’est passé avec elle ?

- Elle ne sait juste pas mêlé de ses affaires, alors qu’elle ne s’étonne pas si elle finit par avoir des ennuis. »

Ne voulant pas s’appuyer plus sur le sujet avec Christian, Rhéa nota dans un coin de sa tête de parler sérieusement avec sa sœur. Si celle ci avait réellement des soucis, Rhéa se devait de s’informer.

Les deux adolescents échangèrent leurs numéros et sortir du garage pour se rendre au salon. Au salon, sous la vue de tous.

Chapitre 5[]

Exposée à tous les regards, Rhéa s’en fichait royalement. Elle se servit d’un coktail au fruit rouge en faisant jugé de loin par Honor. L’elfe de maison s’occupait avec soin du service, se prêtant au moindre services des invités. Il se sentit donc obligé de se diriger vers l’adolescente qui lui adressa un sourire narquois.

« Si je n’étais pas venue, le bourgeois Fleurderose ne se serait pas amusé comme il se doit, chantonna Rhéa en pointant du menton Christian qui discutait poliment avec deux hommes élégamment habillés.

- Mademoiselle Rhéa verra bien ce que sa mère lui réserve, répondit sèchement Honor.

- Ma tante, rectifia l’intéressée, j’ai une couverture à tenir.

L’elfe de maison roula ses yeux dans ses orbites globuleux et repartit à la recherche de nouvelles tables à nettoyer ou de plateaux d’argent à regarnir. Rhéa émit un petit rire en se goinfrant des gâteaux sur la table la plus proche. Elle ignorait qu’elle goût les garnitures pouvaient avoir, elle les prenait les fourrer dans sa bouche. De temps à autre prenait la main d’un invité au hasard l’entraînant pour danser. Elle bougeait au rythme de la musique, se laissant tourner sous le beau lustre en bronze, offert par des amis de Léonard. A un moment Miro la remarqua, il s’avança vers sa sœur et lui prit la main. Le jeune garçon tenta de faire tourner Rhéa sur place, difficilement étant donné de sa petite taille. L’adolescente ne tint plus, elle rit aux éclats, rit à s’en élargir la bouche, rit d’une joie exposée. De nombreux regards se perdirent dans sa direction, c’est ce qu’elle voulait être le centre de l’attention. Balayant la pièce de ses yeux remplis d’euphorie, elle croisa ceux de Noélie. Ces pupilles révoltées, ses iris vaniteuses ou tout simplement son oeillade complice. Rhéa voulait parler à sa sœur, savoir si elle allait bien, malgré leurs différents.

Inopinément, d’autres doigts vinrent se mêler aux siens. Une poigne douce. Celle de Christian ? Mais tremblante. Celle de Léonard ? Mais pourtant ferme. Elle l’avait repéré, à quoi Rhéa pouvait-elle s’attendre d’autre. Elle s’était exposée, dévoilée, c’était de sa faute. La jeune femme se demanda si sa mère, emportée par la colère la réprimanderait publiquement ou si elle l’enfermerait dans sa chambre. Dans les deux cas, aucun n’étaient confortables, ni pour elle ni pour Sallie.

Rhéa fut attirée par sa mère jusque dans la cuisine, elle se sentit rougir lorsqu’elle aperçut Madame Fleurderose. Son visage fin était couvert de maquillage blanc, contrastant avec ses iris marrons contrastaient. Elle était gracieusement assise les jambes croisés, son kimono fleurie touchant presque le sol. La jolie femme afficha une mine surprise et médusée, sûrement peut habituée à voir son amie aussi fâchée. La tête entièrement peinte en rouge Sallie commença à crier sur Rhéa, ne semblant pas avoir remarqué la présence de la Fleurderose.

« JE T’AVAIS DIT… JE T’AVAIS DIT DE RESTER DANS TA CHAMBRE !

- Maman…, tenta de placer Rhéa.

- TAIS TOI ! TU GACHES TOUJOURS TOUT. POURQUOI TU NE M’OBEIS PAS ? TOUT CE QUE JE TE DEMANDE C’EST DE…

- Je sais maman mais s’il te plaît calme toi.

- COMMENT OSES TU ENCORE ME PARLER ? JE DEVRAIS TE PUNIR A VIE. TU ME FAIS HONTE ! »

Sous cette phrase la jeune femme ne pu contenir sa propre indignation, Sallie avait-elle vraiment autant de déshonneur envers sa fille. Comment elle, pouvait-elle avancer des phrases aussi vexantes. Rhéa n’écoutait plus les reproches dissonants que sa mère lui lançait à la figure. Elle risqua un regard vers Madame Fleurderose, choquée elle fixait son amie et sa fille aînée à tour de rôle. Rhéa eut soudain du mépris envers cette femme qui s’était laisser mener par son père toute sa vie. Elle ne voulait pas que ça lui arrive, Sallie n’avait aucun droits sur ses choix et sa vie.

« MAMAN !!! Tu t’entends parler ? TOI !!! Tu te rends comptes de ce que tu dis ? C’est quoi la prochaine étape ? Me reprocher d’être venue au monde ! Si tu as tant honte de moi tu ne peux en vouloir qu’à toi même. C’est toi qui m’a fait, qui m’a créer, si il n’y a aucune once de magie en moi, c’est ta faute. Si tu n’as pas été capable de partager ta sorcellerie entre moi et Noélie, c’est ton problème. Je m’en fiche moi ! La seule chose qui me rends malheureuse, c’est ton avis sur moi. Le fait de savoir que je ne ferais toujours que te décevoir. Ça, ça me déprime.

Le visage de Sallie se contracta durement, des goûtes de sueur coulées sur son front, des rougeurs apparurent sur son cou. Madame Brument recula pour trouver une chaise sur laquelle s’asseoir, elle trébucha sur sa robe mais se rattrapa à l’aide de la table. À ce moment là, elle vit Madame Fleurderose en face d’elle. Leurs yeux se mélèrent, à de la confusion, du regret et de l’excuse.

Pourquoi tu devrais t’excuser maman ? Tu es quand même chez toi.

La femme au kimono se leva de sa chaise, encore étourdie puis se pencha rapidement pour saluer les deux Brument encore dans la cuisine. Elle partit rapidement en quelques petits pas, Sallie murmura quelque chose que Rhéa ne put entendre.

Baranohana.

« Inutile de te dire de monter dans ta chambre.

Sallie dégagea les mèches de cheveux envolées de son chignon, sur son visage avec ses mains. Elle n’eut pas la force de regarder sa fille. Rhéa s’apprêta à lui demander si elle pouvait saluer Christian avant de prendre les escaliers de l’ennuie. Mais elle se retient, sentant qu’elle avait dépassé un certain niveau patience. Pour sa mère comme pour elle.

La jeune femme ne rajouta rien, elle marcha en direction de la porte et crut entendre des sanglots de sa mère. Un sentiment plus fort qu’elle l’envahit, la culpabilité. Avait-elle vraiment blessée sa mère. Elle ne l’avait jamais voulu, jamais. Mais elle s’était toujours exprimé, toujours. Ne se retournant pas, elle fila d’une démarche vive vers les escaliers. Esquivant les danseurs, ignorant la musique qui battait d’un son ivre et joyeux. Rhéa sentit une main lui touchait l’épaule, Christian prononça son nom, mais elle continua sa route.

La fête était terminée.

A suivre...