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Lettres sans réponse

Cette histoire a été écrite par Iris-lafanLRDF

Catégorie Débutant
L'auteur aimerait des pistes pour améliorer son style d'écriture. Etant débutant, il souhaite que ses lecteurs soient indulgent envers lui.

Chapitre 1[]

J’avais passé des soirées entières à la réécrire. Chaque mot semblait me prendre un bout mon coeur et un bout de mon courage. Mais je devais lui dire, car sinon ce ne serait pas honnete avec mes sentiments pour elle. Finalement, j’avais trouvé les mots, et, avec une main tremblante, j’avais plié le papier, glissé la lettre dans une enveloppe et écrit son nom de ma plus belle écriture.

Le lendemain, je l’ai déposée dans son sac, mes jambes tremblaient tellement que j’avais cru que je ne pourrais jamais faire le trajet entre le parking et la salle d’escalade. Chaque pas résonnait comme un tambour dans ma tête. Et puis, je l’avais vue. Elle était là, comme d’habitude, avec sa grâce naturelle, sa façon de se déplacer comme si le monde autour d’elle n’était qu’un décor.

Je m’étais cachée derrière le mur, pour l’observer à distance. Quand elle avait ouvert son sac et découvert l’enveloppe, mon cœur avait fait un bond et j’eus la boule au ventre. Elle avait froncé les sourcils, l’avait examinée brièvement, puis l’avait glissée dans son sac sans l’ouvrir. À cet instant, je ne savais pas si je devais être soulagée ou terrifiée.

Pendant toute la séance, je n’avais pas réussi à me concentrer. Mes mains glissaient sur les prises, et chaque fois que je croisais son regard, une vague de panique m’envahissait. Je savais que je risquais notre amitié et plus encore...

Chapitre 2[]

Les jours qui avaient suivi furent un enfer. À chaque séance d’escalade, chaque Lundi, j’attendais un signe, un mot, un regard. Mais il n’y avait rien. Pire, elle semblait m’éviter et quand elle me voyait elle me jetait des éclairs rien qu’avec ses yeux.

Avant la lettre, il y avait eu des moments, où nos regards se croisaient, où elle me lançait un sourire et me faisait un signe de la main. Maintenant, c’était comme si j’étais invisible ou atteinte d’une maladie très contagieuse. Si je m’approchais trop près, à l’escalade car c’etait le seul moment ou je le pouvais, elle trouvait une excuse pour partir : ajuster son baudrier, parler à un ami, vérifier quelque chose à l’autre bout de la salle.

Une fois, j’avais tenté une approche. Nous étions toutes les deux dans les vestiaires. Elle ajustait ses chaussons, et j’avais pris une profonde inspiration avant de lancer :

— Tu as eu le temps de lire ma lettre ?

Elle s’était figée. Ses mains avaient arrêté leur mouvement, mais elle ne m’avait pas regardée.

— Oui, avait-elle répondu, sèchement.

C’était tout. Pas de "merci", pas de "je suis désolée". Rien. Et moi, je n’avais pas osé insister. Je m’étais éloignée, le cœur en miettes, sentant le vide dans mon cœur alors que je savais très bien avant de me lancer que ce n’étais pas réciproque.

Chapitre 3[]

Les autres membres du groupe avaient commencé à remarquer la tension. Louise, une très bonne amie, n’était pas du genre à rester silencieuse.

Un soir, après une séance où Elora m’avait ignorée avec une intensité presque palpable, Louise m’avait attrapée par le bras.

— OK, c’est quoi ton problème avec Elora ?

J’avais secoué la tête.

— Rien. C’est… compliqué.

— Compliqué, mon œil, avait-elle répliqué en croisant les bras. Tu la regardes comme si elle était la seule personne dans la pièce, et elle fait tout pour t’éviter. Tu veux m’expliquer ou je dois deviner ?

J’avais hésité, mais je savais qu’elle ne lâcherait pas l’affaire.

— Je lui ai écrit une lettre.

Léa avait écarquillé les yeux.

— Une lettre ? Tu le lui as dit ?

J’avais hoché la tête, incapable de parler.

— Serieux ?! Oh, c’est tellement courageux ! Et… elle a répondu ?

— Non. Enfin, si on peut appeler ça une réponse… Elle m’ignore. Elle m’évite comme si j’étais contagieuse.

Louise s’était adoucie et avait posé une main sur mon épaule.

— Écoute, c’est dur, mais tu as fait quelque chose que peu de gens osent faire. Tu as été honnête. Et si elle ne peut pas gérer ça, ce n’est pas toi le problème, c’est elle.

Ses mots avaient réchauffé mon cœur, mais ils n’avaient pas effacé la douleur.

Chapitre 4[]

Un après-midi, j’étais arrivée à la salle plus tôt que prévu. La lumière du soleil pénétrait par les grandes fenêtres du gymnase, projetant les ombres des arbres dehors sur les murs. Et là, au milieu de la salle, il y avait Elora.

Elle grimpait seule, son corps se déplaçant avec une fluidité et une puissance qui m’avaient toujours fascinée. Ses doigts semblaient caresser les prises, ses pieds trouvaient leur chemin comme si elle l’avait toujours fait. Elle ne faisait qu’un avec le mur.

Je m’étais arrêtée, incapable de détourner les yeux, elle produisait cet effet sur moi. Pendant un instant, elle était redevenue la fille dont j’étais amoureuse avant qu’elle ne le sache. Pas la Elora distante et froide, mais celle qui m’avait fait sourire sans même le savoir.

Quand elle avait atteint le sommet de la voie, elle s’était retournée et nos regards s’étaient croisés. Mon cœur s’était arrêté. Pendant une fraction de seconde, j’avais cru voir quelque chose dans ses yeux. Une hésitation, peut-être. Mais avant que je ne puisse interpréter ce que je voyais, elle avait détourné le regard et avait descendu la voie en silence.

Je m’étais retrouvée seule, comme toujours.

Chapitre 5[]

Un soir, alors que tout le monde était parti, je l’avais attendue dans le vestiaire. J’avais hésité à partir, mais quelque chose en moi m’avait poussée à rester.

— Elora, avais-je dit d’une voix tremblante. On peut parler ?

Elle avait soupiré, mais elle ne m’avait pas ignorée cette fois.

— Qu’est-ce que tu veux ?

Son ton était brusque, presque froid.

— Je voulais juste… m’excuser. Si ma lettre t’a mise mal à l’aise, je suis désolée. Ce n’était pas mon intention.

Elle avait secoué la tête, un sourire amer sur les lèvres.

— Tu m’as mise dans une situation impossible, tu savais très bien que j’étais en couple avec un mec alors pourquoi tu me l’as dit, hein Elisa pourquoi ?

— Je… je voulais juste être honnête, avais-je balbutié.

— Eh bien, bravo, avait-elle lancé. Tu as été honnête. Mais ça ne change rien.

Ses mots étaient comme des couteaux, mais je n’avais pas bougé.

— Ça change quelque chose pour moi, avais-je murmuré. Ça m’a libérée. Parce que je pense que l'amour mérite d’être dit, même quand on sait que c'est pas réciproque, j’hausse les épaules, ce n’aurait pas été honnête avec mes sentiments si je me cachais. Je savais que tu ne m’aimerais pas comme ça mais ne pas le dire et la regarder en silence aurait été lâche.

Elle n’avait rien répondu. Elle avait simplement attrapé son sac et était partie, me laissant seule dans le silence du vestiaire.

Chapitre 6[]

Après cette confrontation dans le vestiaire, tout semblait plus lourd. Elora était là, belle comme toujours, mais distante. Et accompagnée, son copain Maxime était là, lui qui ne savait rien, une présence à la fois imposante et apaisante dans le groupe. Et moi, je me débattais avec des émotions que je n’arrivais pas à mettre de côté.

Je me plongeai dans l’entraînement. Je grimpais jusqu’à épuisement, repoussant mes limites pour éviter de penser à elle et à lui.

Louise, toujours à mes côtés, me regardait parfois avec inquiétude.

— Elisa, tu vas finir par te blesser à force de t’acharner comme ça.

— Peut-être, avais-je répondu en haussant les épaules. Mais au moins, ça me fait oublier.

Elle n’avait rien ajouté, mais son silence en disait long.

Chapitre 7[]

Un soir, alors que la salle était presque vide, je tombai sur Elora. Elle était seule, son sac posé près d’un mur. Elle grimpait sans baudrier, sur une voie difficile que peu osaient tenter.

Je m’arrêtai pour l’observer, incapable de détourner les yeux. Chaque mouvement était précis, contrôlé. Elle semblait dans son élément, mais quelque chose dans son expression m’interpela. Elle avait l’air… ailleurs.

Lorsqu’elle descendit de la voie, nos regards se croisèrent. Je m’attendais à ce qu’elle m’ignore, comme d’habitude, mais à ma surprise, elle s’approcha.

— Salut, dit-elle, hésitante.

Je clignai des yeux, prise au dépourvu.

— Salut…

— Ça fait un moment qu’on ne s’est pas parlé.

— Tu veux dire depuis que tu m’évites ? répliquai-je, incapable de retenir ma rancœur.

Elle baissa les yeux, visiblement gênée.

— Je sais. Et je suis désolée.

Je n’avais pas de réponse. Je ne savais pas si j’avais encore la force de m’accrocher à cette douleur.

— Je dois y aller, murmurai-je, avant de partir précipitamment.

Chapitre 8[]

Lors de la séance suivante, après un cours particulièrement tendu, je quittais la salle en hâte, espérant éviter Elora et Maxime. Mais à ma surprise, Elora était seule dans le hall, les bras croisés.

— Elisa, attends.

Sa voix, ferme mais pas froide, me figea sur place. Je me retournai lentement, le cœur battant à tout rompre.

— Quoi ? murmurai-je.

Elle s’approcha, son regard sérieux.

— Je suis désolée. Pour tout.

Ces mots me prirent au dépourvu. Je ne savais pas si elle était sincère ou si elle cherchait à apaiser sa propre culpabilité, mais je choisis de l’écouter.

— Désolée pour quoi, exactement ? lançai-je, sur un ton amer en repensant à notre conversation de l’autre jour.

Elle détourna les yeux.

— Pour t’avoir ignorée. Pour t’avoir fait sentir… comme si tu n’existais pas.

Je restai silencieuse, ne sachant pas quoi répondre.

— J’étais perdue, continua-t-elle. Ta lettre m’a touchée, vraiment, mais… elle m’a aussi mise face à des choses que je n’étais pas prête à affronter.

— Comme quoi ? demandai-je, ma voix brisée par l’émotion.

Elle hésita, puis répondit doucement :

— Comme le fait qu’une fille puisse m’aimer de cette façon.

Chapitre 9[]

Après cette conversation dans le hall, quelque chose avait changé, mais je ne savais pas quoi. Elora ne m’évitait plus, mais elle ne cherchait pas non plus à me parler. Elle semblait plus calme, presque pensive. De mon côté, je continuais à venir à l’escalade, mais je sentais que ma place était ailleurs.

Un jour, alors que je terminais une voie difficile, Louise s’approcha avec un sourire énigmatique.

— Tiens, dit-elle en me tendant une enveloppe. C’est pour toi.

Je pris l’enveloppe avec hésitation.

— C’est de qui ?

— Tu verras bien.

Je reconnus immédiatement l’écriture d’Elora. Mon cœur s’accéléra, et je me dépêchai de ranger mes affaires pour ouvrir la lettre dans un coin tranquille.

Chapitre 10[]

Elisa,

Je ne sais pas par où commencer, alors je vais simplement écrire ce que je ressens. Depuis que j’ai lu ta lettre, je n’ai pas cessé d’y penser. Au début, je t’en ai voulu. Pas parce que tu m’aimes, mais parce que tu m’as forcée à voir une partie de moi que je refusais de reconnaître.

La vérité, c’est que tu m’as bouleversée. J’ai passé des semaines à essayer de comprendre pourquoi ton regard me hantait, pourquoi ta lettre me faisait mal. Et je crois que maintenant, je sais.

Je t’ai évitée parce que j’avais peur. Peur de ce que les autres pourraient dire. Peur de ce que ça signifiait pour moi. Et peur de toi, parce que tu as eu le courage d’être honnête, alors que moi, je me suis cachée.

Mais je ne veux plus me cacher.

Tu m'as dis un jour que garder ces sentiments pour soi était lâche. Et j'en ai mare de l'être.

Elisa, je ne sais pas où cela peut nous mener, mais je veux essayer. Je veux apprendre à te connaître d’une manière différente, si tu me laisses cette chance.

Je suis désolée pour tout. Et je comprends si tu ne veux plus de moi dans ta vie. Mais si tu le veux encore… je suis là.

La fille qui se cherche encore

Elora.