Chapitre 1: Cauchemar
La lame ne passa pas à plus de deux centimètres de Dhalia. Cette dernière n’eut même pas le temps de faire volte-face que son agresseur fonça droit sur elle. Elle n’avait pas la moindre idée de qui était cette personne et n’arrivait pas à distinguer les traits de son visage, pour seule cause, la profonde obscurité qui émanait de l’endroit où elle se trouvait. Dhalia était au moins sûre d’une chose, l’individu n’était pas venu en paix et ses intentions ne faisaient aucun doute. Elle avait le choix, fuir ou se battre: cependant, son instinct lui dit seuls les lâches fuient. Tandis que les brumes de son esprit se dissipaient, Dhalia se rendit compte qu’elle avait une troisième option: se réveiller. Mais le simple fait de cette action lui paraissait lâche. Soudain, une douleur assaillante la fit sursauter. Son agresseur venait de planter le poignard dans le torse de Dhalia, elle se dégagea et se plia en deux et cria de douleur. C’est alors qu’une fille au teint pale et aux cheveux ondulés s’approcha de Dhalia et posa sa main sur son épaule. A son contact, Dhalia sursauta et tourna la tête vers elle. En la regardant elle manqua de s’étouffer. Cette fille était son portrait craché ! Elles se ressemblaient trait pour trait. Son étonnement fut si grand qu’elle ne remarqua seulement qu’après dix secondes que sa douleur s’était évaporée.
Un bruit sourd réveilla Dhalia pour de bon, son réveil. Elle était à la maison pour le week-end et cette idée resta coincée dans son esprit. Elle n’était plus chez elle ici. L’école dans laquelle elle se trouvait était devenu son foyer, cet internat que les gens prenaient pour un lycée normal mais qui, en réalité, accueillait des jeunes ados dotés d'une capacité propre. Paloma, Aria… C’étaient eux, sa famille, désormais. Dhalia visualisa son rêve, qui pourtant, ne ressemblait à aucun autre. La fille qui lui avait rendu visite cette nuit hantait son esprit. Des questions commençaient à se bousculer dans sa tête. Comment s’appelait-elle ? Pourquoi lui ressemblait-elle autant ? Pourquoi avait-elle la certitude que ce rêve n’en était pas vraiment un ? Dhalia aurait voulu en parler à ses parents, leur expliquer qu’elle n’était pas vraiment humaine mais naturellement… Au lieu de ça, elle fit ce qu’il y avait de plus simple à ses yeux. Elle se leva et se rendit au seul endroit où elle se sentait vraiment chez elle. Une fois arrivé dans l’établissement, elle alla le plus rapidement possible dans sa chambre. A peine était- t’elle rentré que ses amies se ruèrent vers elle pour la serrer dans leurs bras.

-Ton week-end s’est bien passé ? demanda Paloma. Paloma était une jolie fille brune qui avait le don de bloquer temporairement la douleur des autres.
-Non, répondit Dhalia, mais si vous voulez que je vous raconte comment ça s’est passé, il va me falloir un verre d’oasis.
En se dirigeant vers la table, elle demanda à ses amies:
-Et vous, votre week-end, il était comment ?
Paloma haussa les épaules.
-Et toi ? demanda Dhalia en se tournant vers Aria.
-Pas trop mal, dit cette dernière en ouvrant sa cannette.
Aria était assez petite avec des cheveux châtains clairs et bouclés. Elle avait la capacité de faire voir des choses aux autres, de créer des illusions mentales. Cela avait été très difficile pour elle de ne rien dire à sa famille sur son don et de devoir leur mentir constamment sur l’origine de son école.
