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Un Monde Sans Héros... Et Sans Espoir est une histoire fantastique sur le thème des super-héros écrite par HyperSam et Kushota. Les deux auteurs écrivent l'histoire en collaboration, HyperSam écrivant un chapitre, Kushota écrivant le suivant, HyperSam écrivant le troisième, et vise-versa. Sinon, Un Monde Sans Héros... Et Sans Espoir peut être très violent, sombre, et aucuns personnage n'est entièrement blanc et entièrement noir. Aussi, personne, pas même les protagonistes, ne sont à l'abris de la mort. Finalement, ce récit pourrait être considéré comme une sorte d'hommage aux Comics DC et Marvel, et à Batman et Spiderman, les deux super-héros préférés d'HyperSam. C'est à noter que même si Black Wolf et quelques autres personnages sont présents, cela n'a rien à voir avec l'HyperVerse.
Trame[]
New York, l'une des plus grandes Métropoles des États-Unis. Des justiciers et autres vigilants protégaient les rues de la ville du crime pendant longtemps, jusqu'à l'incident fatidique du World Trade Center en 2001. Des maherys, ces êtres dotés de pouvoirs fabuleux, ayant été mêlés à l'affaire, se retrouvent alors rejetés par le gouvernement comme par le grand public. Le président va même jusqu'à passer une loi selon laquelle leurs semblables sont dorénavant des criminels et sont condamnés à mort si arrêtés.
Voyant ceux qu'ils voulaient aider les rejeter et se retourner contre eux, les maherys se retirent les uns après les autres. Certains se font arrêter et condamner à mort. Or, en 2025, quelques irréductibles continuent de protéger la ville. Matthew, jeune homme de 19 ans, fait partie de ceux-là. D'autres utilisent couramment leurs pouvoirs pour leur compte personnel, au risque de se faire prendre. Benjamin est de ce nombre.
Or, une nouvelle menace, plus grande que toutes celles auxquelles ces justiciers avaient dû faire face, apparaît à l'horizon et menace le monde dans son entier. Les maherys seront-ils prêts à mettre leur vie en danger pour sauver ceux qui les ont rejetés ?
« C'est lorsque l'on est menacé de tous les côtés que notre valeur doit-être prouvée. »
I, David[]
Une multitude de gouttes d’eau fraîche frappaient son visage sans relâche, même s’il essayait de les arrêter en s’emmitouflant jusqu'à la nuque dans sa veste de toile. Cette froide et brusque averse de printemps semblait avoir surpris tout le monde au dépourvu. Des passants couraient dans tous les sens dans la rue alors que d’autres cherchaient à s’abriter dans les bâtiments les plus proches. Quant à lui, il contourna gauchement une flaque d’eau assez profonde, puis continua son chemin. Il entendait clairement en lui les pensées des gens alentour, certains se remémorant une fête endiablée et bien arrosée la nuit de la veille, d'autres de l'élection du nouveau maire une semaine auparavant, d'autres encore qui songeaient aux examens de lycée. Il frissonna à l’entente des pensées d’un jeune homme qu’il connaissait bien, qui était en train de se demander s’il réussirait son année. Par contre, la plupart des personnes qui passaient autour de lui se plaignaient de la météo du matin qui annonçait du beau temps et une journée ensoleillée. Or, ce n'était visiblement pas le cas.
Le jeune homme pouvait « entendre » parfaitement les pensées des gens, et ce, depuis le moment où il en a été conscient, c’est-à-dire à ses douze ans. Cela ferait donc bientôt dix ans qu’il lui arrivait ce phénomène mystérieux, puisqu’il aurait vingt-deux ans dans peu de temps : deux semaines, le douze mai pour être exact. Cependant, la télépathie n’était pas la seule chose que quelqu’un d’ordinaire trouverait « anormal » chez lui. En effet, il pouvait étrangement contrôler les émotions des gens qui l’entouraient : par exemple, leur faire ressentir de la colère ou de la tristesse. Il se servit de cette capacité lorsqu’un homme bourru le bouscula sans ménagement, puis l’accusa de se trouver sur son chemin. Le jeune homme, imperturbable, le regarda dans les yeux. Immédiatement, l’inconnu changea d’expression sur son visage. Il était embarrassé, et s’excusa du dérangement avant de s’éclipser. Satisfait, l’autre reprit sa marche tranquille.
Il arriva devant une ruelle qui semblait inondée, puisqu’elle était recouverte de flaques d’eau dont la profondeur changeait selon l’endroit. Soupirant, l’étudiant balaya les alentours du regard. Il voulait être sûr qu’il n’y avait aucun témoin Rassuré, il s’engagea sur le liquide qui reflétait les faibles rayons d’un soleil qui avait bien du mal à percer les nuages opaques. Sur son passage, une mince couche de glace se forma, lui permettant de traverser au sec. Une fois la petite marre franchit, cet étrange pont improvisé disparut. Scrutant autour de lui une nouvelle fois, le jeune homme repris sa route sans demander son reste
Entendre les pensées des gens et contrôler leurs émotions, ce n’était que le début. En réalité, ce jeune homme, David McRogan, était capable de se faire obéir par l’eau et la glace. C’était d’ailleurs ce qu’il venait de faire pour traverser la ruelle. Néanmoins, ce n’était pas lui qui avait attiré la pluie. Effectivement, il n’avait aucun contrôle sur le temps qu’il faisait.
L’étudiant sortit son téléphone portable de sa poche pour voir l’heure. Le fond d’écran était une photo de sa mère.
À la vue de cette image, un souvenir lui revint à l’esprit. Voyant ce qui arrivait à son fils, cette femme bienveillante et inquiète était allée voir des spécialistes avec lui. Selon eux, David avait un énorme potentiel côté pouvoirs, et ceux-ci étaient supposés apparaître à leur rythme au fil de sa croissance. Comme pouvoirs potentiels, on lui avait annoncé qu’il pourrait peut-être voler un jour ou encore avoir la peau si résistante que les balles de fusils normales ne pourraient la transpercer, un peu comme Superman ou Luke Cage. Mais ses pouvoirs de héros de comics apportèrent une nouvelle certitude : Il devenait un mahery, ces êtres dotés de pouvoirs craints et chassés par les humains ordinaires.
Quoi qu’il en fut, la supposition de sa capacité de voler s’était avérée être vraie. Ce pouvoir, irréel à ses yeux, s’éveilla finalement lorsqu’il avait quatorze ans. Toutefois, David faisait en ce moment le deuil du plaisir qu’il éprouvait lorsqu’il volait tel un oiseau. En effet, à quinze ans, David McRogan avait décidé d’utiliser ses pouvoirs, aux yeux du monde et de ses amis simples-lycéens, pour se venger de l’homme qui avait tué sa mère. Homme qui n'était autre que son propre père… Très violent, dépressif et alcoolique, il battait sa famille sans scrupules et dépensait son salaire pour boire au bar. Le jeune homme se rappela d’une fois où il lui avait tenu tête. Il regrettait amèrement son geste. Comme représailles, il lui avait saisi la main et l’avait plongée dans un chaudron rempli d’eau bouillante que sa mère avait mis sur la cuisinière pour la cuisson des pâtes. David grimaça lorsqu’il se souvint du cri qu’il avait poussé à cet instant, de sa peau qui cuisait comme une vulgaire frite, de la douleur… Il frissonna lorsqu’il jeta un regard sur les cicatrices des brûlures reçues sur sa main. À partir de ce moment, il s’était mis à craindre encore plus qu’avant cet homme cruel qui se donnait le nom de “père”. Mais un jour, sa pauvre mère en avait eu assez. Elle ne supportait plus cette haleine qui empestait l’alcool, ces coups qu’elle recevait sans aucune raison. Elle avait donc décidé de commencer une procédure de divorce. Oh, comme il aurait aimé avoir pu être là pour la protéger, ou même pour mourir avec elle cette journée-là !
Le jeune homme était revenu du lycée, croyant que cette journée serait plus belle que les autres, pour découvrir cette femme qui l’avait mis au monde morte, étendue dans son propre sang. Son père avait disparu et demeurait obstinément introuvable. Fou de rage et de tristesse, il avait pris une décision : retrouver son père et le tuer de ses propres mains. À ce moment-là, il avait voulu le faire souffrir autant qu’il lui avait fait mal ; il avait voulu le regarder dans les yeux juste avant de l’éliminer…
Avec l’aide d’un ami de confiance, Ted Rose, qu’il connaissait depuis la maternelle et qui adorait bricoler toutes sortes d’objets, David s’était fabriqué un costume résistant aux balles et muni d’une cape bleue ainsi que d’un masque de la même couleur qui lui recouvrait entièrement la tête. Ce costume était d’ailleurs toujours dans son appartement, quelque part au tréfonds du placard de sa chambre. Quoi qu’il en fut, le jeune homme avait donc commencé sa quête et s’était mis à combattre le crime dans le quartier où il vivait depuis ma naissance, tout en cherchant son père. Il était connu sous le nom de White Wizard, le sorcier blanc. Grâce à tous ses pouvoirs, peu de criminels lui résistaient.
Mystérieusement, il n’eut aucun accrochage avec la police, et au final, ce fut là sa plus grosse erreur : mettre d’autres personnes en danger. Et puis, David avait commencé à croire que sa quête désespérée ne servait à rien, l’homme qu’il prenait pour cible, son géniteur, demeurant étrangement introuvable…
Il avait vu que de nombreux autres justiciers étaient apparus du jour au lendemain les uns après les autres dans la ville, sans doute pour suivre son exemple. Du moins, c’est ce qu’il croyait, puisqu’il avait la fâcheuse tendance à être un peu arrogant. Quoi qu’il en fut, il se remémora qu’il avait fait équipe assez longtemps avec un jeune homme qui possédait des capacités du loup, qui ressemblait à un loup-garou et qui s’appelait d'ailleurs lui-même Black Wolf, le loup noir, et une jeune fille qui possédait de multiples pouvoirs psychiques qui se faisait appeler Crystal. Au souvenir de cette dernière, David serra les dents, puis tenta de faire fuir ces douloureuses pensées d’un clignement d’yeux.
Le jeune homme se rappela ensuite qu’il avait appris l’existence d’une certaine loi peu de temps après. En effet, le président et les sénateurs avaient pris une décision qui était passée partout aux États-Unis suite à l’incident du onze septembre 2001, lorsque deux avions avaient été détournés par des terroristes et avaient percuté les deux tours jumelles du World Trade Center, à New York. Selon cette loi, tout être possédant des pouvoirs devait être traqué et mis à mort.
David trouvait cette loi injuste, loi qui rendait les maherys, ces êtres dotés malgré eux de capacités surhumaines, responsables de l’acte terroriste et qui les faisaient passer au rang de criminels extrêmement dangereux. Et puis, comment n’avait-il pas connu son existence plus tôt ? Avait-il été le seul habitant des États-Unis qui ignorait cette loi pourtant omniprésente ?
Le jeune homme grimaça lorsqu’il aperçut une grande affiche éclairée de lampadaires sur laquelle était inscrit un slogan anti-héros. Oui, cette loi avait aussi corrompu le grand public. Même si ces paladins au grand coeur les avaient aidés et sauvés un très grand nombre de fois, madame et monsieur Tout-le-monde dénigrait dorénavant les maherys et leurs alliés, et allaient même jusqu’à dire que la mort de Crystal et la disparition de White Wizard étaient de bonnes choses…
Le pauvre David était dans une colère noire, un brasier de haine et d’incompréhension brûlait dans son for intérieur, mais il ne pouvait rien dire, rien faire. Le jeune étudiant avait la désagréable impression de vivre dans une dystopie de roman de science-fiction. Il adorait ce genre littéraire, mais bien-entendu, il aurait souhaité ne jamais en vivre une.
À entendre que la mort de maherys, qui avaient souvent donné leur vie pour aider les autres, était une chose positive pour l’avenir du pays, du monde entier même, il avait envie de se suicider. En fait, il avait déjà essayé en se tirant une balle dans la bouche, mais son souffle glacé avait arrêté le projectile malgré lui. Désespéré, se sentant trahi par la mentalité humaine, il ne pouvait que penser une chose : le monde était vraiment tombé aussi bas ?
Après avoir laissé sa très courte carrière de héros derrière lui en enfermant son costume dans un placard, David avait décidé de poursuivre ses études, chose qu’il était sûr et certain que sa mère aurait voulu. D’ailleurs, il avait mis son intelligence au service de l’informatique en étudiant dans ce domaine. En ce moment même, il rentrait donc d’une journée de cours, et il venait de sortir d’une station de métro lorsque la pluie avait commencé à tomber.
Marchant d’un bon pas sur le trottoir, il s’arrêta néanmoins et s’observa sans même s’en rendre compte dans une flaque d’eau. Teint pâle, chevelure rousse de longueur plutôt moyenne, bonne musculature, il portait un par-dessus noir ainsi qu’un jeans avec des baskets aux pieds. Des lunettes fumées couvraient ses yeux d’un vert pénétrant, peu naturel.
Le jeune homme de presque vingt-deux ans avait pris l’habitude de cacher ses yeux mystérieux en public, mesure de sécurité supplémentaire pour que personne ne découvre son identité secrète. Encore aujourd’hui, il avait conservé cette habitude, craignant que quelqu’un fasse le lien entre lui et White Wizard, ce qui signifierait que ce serait son tour de mourir, même si son alter-ego était déjà mort et enterré.
Quoi qu’il en fût, ayant repris son déplacement, le jeune homme arriva enfin en vue de l’immeuble où se trouvait son appartement. Refermant soigneusement la porte derrière lui, il fut accueilli par l’habituelle odeur de poussière. Il escalada quatre à quatre les escaliers, puis, arrivé devant la porte de son logement, David sortit un trousseau de clés rouillé de la poche droite de son jeans. C’est alors qu’il remarqua, stupéfait, que le verrou de la porte était brisé. Quelqu’un était-il entré ? Avait-on découvert son identité ?
C’est un jeune homme tremblant qui ouvrit doucement la porte. Celle-ci gémit dans un grincement perçant, avant de se taire. L’étudiant entra dans l’appartement sur la pointe des pieds, précaution pour si le ou les éventuels intrus étaient toujours là.
Tout était normal. Deux vestes étaient accrochées sur un porte manteau dans le coin de la pièce, qui était en fait un couloir s’étendant jusqu’à la cuisine, au fond. Sur le mur opposé, il y avait une fenêtre, de même qu’un miroir tout près. Un tapis noir charbon recouvrait le plancher de bois franc, tandis qu’un meuble bas prenait place sous la fenêtre. Des chaussures et une paire de bottes y étaient soigneusement rangées. Ces dernières ne serviraient plus avant longtemps, les beaux jours prenant le pas sur l’hiver. Mais quelque chose que le jeune homme n’avait pas vu de prime abord attira son attention. Un étrange coffret noir était là, au centre de la pièce, réfléchissant les rayons d’un soleil qui avait enfin réussit à percer les nuages de pluie.
Cependant, devant le mystérieux contenant était posée une feuille de papier. La prenant dans ses mains, David comprit qu’un message y était écrit. Il connaissait très bien l’écriture de l’auteur du message, et cela ne le fit que trembler davantage. Il se mit à lire, mais son cœur fit un énorme bond dans sa poitrine.
« Cher David,
J’aurais aimé te dire ce qui va suivre de vive voix, mais j’en suis incapable. Tu semble si convaincu de tes convictions que j’ai peur de ta réaction.
Quoi qu’il en soit, la loi sur la mise à mort des maherys me fait peur, et je commence sérieusement à craindre pour notre vie si nous continuons. Or, je sais, nous avons un rendez-vous avec The Pharaoh ce soir… Il faut qu'on l'arrête, qu'on l’empêche de nuire encore une fois... Une dernière mission et je vais arrêter, du moins j’espère, si je suis encore en vie…
Je t’écris ce message pour te dire, si le pire devait arriver, de prendre soin de ce qui se trouve dans le coffre noir. Fais-en quelqu’un de bien, David, comme toi…
Ta chère Mary qui t’aime et t’aimera toujours. »
La feuille de papier était maintenant mouillée de larmes, et le message s'effaçait. Ainsi, Crystal s’était renseignée sur la fameuse loi, mais pour ne pas mettre ses propres convictions devant les siennes, elle l’avait suivi malgré tout cette nuit-là. D'ailleurs, le message semblait avoir été écrit la veille de leur rencontre avec Pharaoh. David se demandait donc bien pourquoi il n'en avait connaissance que ce jour-là, date étant également l'anniversaire de cette tragédie… Le jeune homme se posait cette question depuis cet événement fatidique : les policiers tenaient-ils à la fois les rôles de juges et de bourreaux ? Était-ce là ce que permettait cette horrible loi ? Cette question le perturbait au plus haut point. N'y avait-il donc aucun véritable jugement dans un tribunal ?
Mais ces pensées s'éclipsèrent rapidement de son esprit troublé pour laisser place à de la culpabilité. Le pauvre étudiant s’en voulait tellement. Il avait tellement été aveugle !
« Ma chère et tendre Mary, si tu m'entends en ce moment, sache que je t'aimerai toujours. Je rêve de toi chaque nuit. Pas un seul jour ne passe sans que tu n'apparaisses dans mes pensées. Je vous vengerai, ma mère et toi, je vous en fais la promesse », murmura-t-il douloureusement.
Se ressaisissant, il s’agenouilla devant le coffre noir, et, nerveux, déplaça délicatement le couvercle. Il se figea alors comme un glaçon lorsqu’il réalisa ce qu’était le précieux contenu du coffre.
« Non… Ce n’est pas possible… »